Sous la bannière « Tous ensemble pour la radiologie de demain », les Journées francophones de radiologie (JFR) 2024 se tiendront au Palais des congrès de la porte Maillot, à Paris, du 4 au 7 octobre 2024. En amont de l’ouverture, la Société française de radiologie (SFR) a souhaité partager quelques hot topics lors d’une conférence de presse organisée en présence des présidentes et d’intervenants. Vous retrouverez ce congrès dans le Quotidien du 8 novembre.
Radiologie interventionnelle, amélioration du dépistage du cancer, réflexions éthiques autour de l’IA, attentes des générations Y et Z de radiologues… « Les communications de cette année seront imprégnées des enjeux actuels de la Société française de radiologie, notamment la préparation au dépistage organisé du cancer du poumon », a introduit la Dr Marie-France Bellin, présidente de la SFR.
Durant ces quatre journées, des formats originaux rythmeront les temps scientifiques, cliniques et industriels, « les participants pourront se rendre au village des chercheurs, un lieu d’échanges pour mieux comprendre les travaux qui font la radiologie d’aujourd’hui, participer à un escape game sur la physique pour l’IRM, s’affronter sur des cas cliniques ou encore participer à une simulation de situation d’urgence au scanner avec un formateur », révèle la Dr Valérie Laurent, présidente des JFR 2024.
Retour sur 20 ans de dépistage du cancer du sein
Les JFR 2024 mettront particulièrement l’accent sur l’oncologie, en particulier sur les dépistages organisés et opportunistes. « Le radiologue est central dans cette spécialité, du dépistage au suivi, et ces journées sont l’occasion de réfléchir à l’optimisation du parcours patient et de l’organisation française de l’oncoradiologie, ainsi qu’à notre rôle pour améliorer l’accès au dépistage », développent les présidentes.
Alors que trois nouveaux dépistages organisés sont en projet (prostate, mélanome, poumon) dans le cadre du troisième Plan cancer et de la Stratégie décennale 2021-2030, les présidentes ont profité de cette conférence pour revenir sur les 20 ans du dépistage organisé du cancer du sein. « Ce sont 16 202 cancers qui ont pu être diagnostiqués par le dépistage organisé », se réjouit la Pr Brigitte Séradour, présidente de l’Association nationale des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC). « Malheureusement, en 20 ans, la participation a toujours été le maillon faible, en 2023 un peu moins d’une femme sur deux a participé au dépistage organisé », déplore-t-elle, espérant que la généralisation du dépistage organisé acté cette année ira dans le bon sens.
La SFR souhaite s’orienter vers une médecine préventive et prédictive en utilisant toutes les données que la radiologie peut collecter durant des examens de routine. « Les scanners permettent parfois des découvertes fortuites de lésions, cela implique que nous pourrions, par exemple, lors d’un scanner thoracique pour recherche de lésions pulmonaires, détecter des calcifications des artères coronaires, ou encore apprécier la densité osseuse », expliquent la Pr Isabelle Thomassin, présidente de la Société d’imagerie de la femme, et la Dr Daphné Guenoun, spécialiste de l’ostéoporose. « S’orienter dans cette direction, c’est aussi assurer la solvabilité des soins en prenant en charge plus tôt », ajoutent-elles.
Éthique et IA
Cette édition 2024 s’attardera naturellement vers l’IA et l’éthique, la radiologie étant une discipline très marquée par l’arrivée des nouveaux algorithmes. Pour la Pr Catherine Adamsbaum, cheffe du service de radiologie pédiatrique de l’hôpital Bicêtre (AP-HP), « si la définition de l’éthique peut sembler floue, elle représente surtout le sens d’un chemin pour mieux faire et intervient bien souvent dans un contexte de prise de sens ». La radiologue, par ailleurs experte du diagnostic et des aspects médico-légaux de la maltraitance de l’enfant, interroge ainsi la place de l’humain à l’heure de l’IA en imagerie. « Il sera impossible de se substituer à la machine et de complètement expliquer les algorithmes choisis par l’IA, mais nous nous devons d’en comprendre le principe et la raison. La valeur ajoutée de l’humain par rapport à la machine sera la validation de ce qu’elle nous proposera, nous sommes un point de contrôle qui vérifie la cohérence de l’IA avec le contexte singulier du patient. »
Pour en savoir plus : site des JFR 2024
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