Santé environnementale

Littoral basque : en 2 ans, environ 900 cas d'intoxication à une microalgue

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Publié le 21/06/2023
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Crédit photo : Équipe Lemée (Laboratoire d'Océanographie de Villefranche)

La prolifération sur la côte basque d'une microalgue, Ostreopsis, à l'origine de nombreuses intoxications, a conduit l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à publier un communiqué d'alerte sur ce sujet. Depuis 2021, près de 900 cas de personnes malades en lien avec cette algue ont en effet été identifiés.

Cette algue microscopique d’origine tropicale provenant de la mer méditerranéenne s'étend depuis quelques années sur la côte basque. Elle prolifère surtout l’été, lorsque l’eau dépasse les 20 °C. La principale voie de contamination se fait par l’inhalation des embruns marins. « Il suffit d’être à quelques mètres de la mer pour être intoxiqué », précise l'agence.

Les symptômes de type grippal, irritations cutanées et troubles gastriques sont engendrés par les toxines produites par cette algue. « Les signes apparaissent quelques heures après le contact avec la microalgue ou ses toxines et disparaissent en quelques jours », précise l'Anses qui met en garde surtout les professionnels travaillant sur la plage ou à proximité. Elle conseille en particulier les personnes en charge des prélèvements d'eau de mer de se protéger (masques, gants). En cas de symptômes, l'agence sanitaire recommande à ces professionnels d'en parler au médecin du travail.

Les personnes avec des troubles respiratoires sont les plus vulnérables

« Les personnes qui ont des problèmes respiratoires sont les plus à risque de présenter des symptômes, précise Carole Catastini, qui a coordonné l’expertise. Elles devraient éviter d’être à proximité du littoral lorsqu’il y a une prolifération d’Ostreopsis. »

L'Anses préconise certaines dispositions destinées aux pouvoirs publics, dont les agences régionales de santé, comme des mesures de concentration de microalgues dans l’eau de mer et le recensement local du nombre d’intoxications. L'objectif est de protéger la santé des professionnels mais aussi celle des personnes fréquentant les plages, de pouvoir informer le public, voire dans les situations extrêmes, d'envisager « l’interdiction des activités nautiques et la fermeture des plages ».

À noter que de rares cas d’intoxication par voie alimentaire auraient été rapportés en dehors de l’Europe. Par précaution, les experts conseillent de ne pas prélever de coquillages ni d’autres produits de la mer en cas de prolifération d’Ostreopsis. « Les poissons doivent être éviscérés avant d’être consommés, les toxines s’accumulant dans l’appareil digestif » indique Nathalie Arnich, qui a également coordonné l’expertise.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr