Après l’annonce choc vient le temps de l’apaisement. En pleine préparation de la scission de son activité de médicaments sans ordonnance, le laboratoire Sanofi, dernier grand acteur de l’industrie pharmaceutique avec l’allemand Bayer à avoir conservé jusqu’alors son activité de santé grand public, s’est montré rassurant sur le futur du Doliprane.
Le groupe français avait annoncé à l'automne dernier son intention de la rendre autonome. Ce projet a suscité des interrogations concernant l'avenir de la célèbre marque de paracétamol avec des craintes de délocalisation de sa production industrielle et le souvenir de récentes pénuries. Le directeur financier de Sanofi, François-Xavier Roger, a tenu a levé des « malentendus » au cours d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la publication des résultats semestriels.
« Pas la fin du Doliprane »
« Notre projet n'est en aucun cas synonyme de la fin du Doliprane en France », a-t-il assuré, ajoutant qu’« aucune décision n'a été prise » sur les potentiels scénarios de scission de l'entité commerciale Opella qui abrite les produits de santé grand public (Doliprane, Mucosolvan, Novanuit, Lysopaïne…). Sanofi garde « toutes les options ouvertes dont une introduction en Bourse ou une cession » de ce pôle de santé grand public, qui a enregistré un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros au deuxième trimestre, a confirmé le directeur financier. Le groupe prévoit, selon lui, de « sélectionner la meilleure option », « dans les prochains mois » pour une transaction « au plus tôt » au dernier trimestre 2024.
Cette mise au point intervient alors que de premières offres indicatives ont été déposées la semaine dernière, selon des sources proches du dossier. Cette opération, considérée par le marché comme l’une des plus importantes à venir dans le secteur pharmaceutique, répond à l’ambition du groupe de devenir un champion de l'immunologie en mettant l’accent sur les médicaments innovants.
Sanofi a par ailleurs relevé sa prévision de bénéfice net par action des activités, un indicateur de référence pour le laboratoire : celui-ci « devrait être stable à taux de change constant » en 2024. En 2023, le bénéfice net par action (BNPA) des activités s'est établi à 8,11 euros. Ce relèvement « reflète une exécution accélérée de la transformation de Sanofi axée sur son portefeuille de R & D », explique le groupe dans un communiqué.
Bon accueil en Bourse
La nouvelle a été bien accueillie par les investisseurs : à la Bourse de Paris, l'action Sanofi montait de plus de 3 % à 96,59 euros dans un marché en baisse de 1,78 % à 10 h 30. Sur la première moitié de cette année, le bénéfice net recule de 34,5 % comparé à la même période de l'an passé, à 2,263 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 5,1 % à 21,209 milliards d'euros.
L'activité a été à nouveau soutenue par la croissance de son produit vedette Dupixent, un anticorps monoclonal approuvé pour traiter diverses maladies, dont les ventes trimestrielles ont dépassé les 3 milliards d'euros. Sur le semestre, les ventes de ce médicament ont augmenté de 25,8 % à 6,138 milliards d'euros.
Les nouveaux lancements pharmaceutiques ont également progressé (+78 %) dans le chiffre d'affaires trimestriel mais les ventes de vaccins ont pour leur part diminué de 6,6 % en raison de l'absence des ventes de sérums contre le Covid-19, comparé au même trimestre de l'an dernier.
Le directeur financier a espéré que le traitement préventif contre la bronchiolite Beyfortus, lancé en septembre 2023, devienne un « blockbuster cette année » alors que le produit a été lancé en septembre 2023.
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