Maladie vectorielle

Borréliose de Lyme, où en est-on en France ?

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Publié le 30/05/2023

Crédit photo : GARO/PHANIE

Le 25 mai s’est tenue la première journée de sensibilisation aux maladies vectorielles liées aux tiques. L’occasion pour Santé publique France (SPF) de faire le point sur la circulation de la borréliose de Lyme en France et les connaissances et comportements des Français dans ce domaine. Comme le rappelle l’agence, « en France, comme dans de nombreux pays européens, la Borréliose de Lyme est la maladie vectorielle transmise par une tique la plus répandue à ce jour ».

Un nombre de cas diagnostiqué en hausse

Selon les données de surveillance, on observe depuis deux décennies, « un nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année en hausse ».

En 2021, on estime que près de 47 000 cas ont été diagnostiqués en médecine générale, soit une incidence de 71 cas pour 100 000 habitants en France. Depuis 2009, l’estimation du nombre de cas diagnostiqués en médecine générale a fluctué entre 25 000 et 68 530 cas par an avec, en France métropolitaine, un taux d’incidence annuel allant de 41/100 000 habitants en 2011 à 104/100 000 habitants en 2018.

Par ailleurs, environ 810 patients sont admis à l’hôpital pour Borréliose de Lyme chaque année, avec pour plus de la moitié d’entre eux des manifestations neurologiques.

Même si des cas sont rapportés tout au long de l’année, la majorité sont diagnostiqués entre juin et octobre « ce qui correspond à la saison d’activité maximale des tiques en France », souligne SPF.

Les plus de 60 ans semblent les plus touchés par la maladie, mais des cas sont rapportés dans toutes les classes d’âge.

Santé publique France pointe aussi des disparités régionales, les régions de l’Est et du Centre présentant des taux d’incidence les plus élevés (>100 cas pour 100 000 habitants), et celles de l’Ouest et du Sud-Est méditerranéen ayant les taux les plus bas (< 50 cas pour 100 000 habitants).

Les Français davantage sensibilisés aux piqûres de tiques...

Selon le Baromètre de Santé publique France, en 2019 environ un tiers de la population avait déjà été piqué par une tique dans sa vie, contre près d’un quart en 2016. Par ailleurs 6% des personnes interrogées en 2019 rapportaient une piqûre dans l’année précédemment écoulée contre 4% en 2016.

Cette tendance à la hausse va de pair avec une meilleure connaissance de la maladie et de sa prévention dans le grand public même si « une part non négligeable de la population doit encore être sensibilisée sur le sujet », nuance SPF.

En 2019, 79% de la population française déclarait avoir entendu parler de la borréliose de Lyme versus 64 % en 2016). Et 42 % de la population estimait être bien informée sur la maladie contre 28 % en 2016. « L’augmentation du niveau de sentiment d’information était observée dans toutes les régions métropolitaines. Les femmes, les personnes de plus de 45 ans et les personnes vivant en milieu rural, dans les plus petites agglomérations ainsi que dans des régions connues de plus forte incidence se sentaient mieux informés », détaille SPF.

... mais des mesures de prévention insuffisamment appliquées

En cas de piqûre, 66 % des personnes concernées déclaraient avoir utilisé un tire-tique ou une pince fine pour retirer la tique et 32 % déclaraient avoir utilisé d’autres méthodes, non recommandées. 

Parmi les personnes qui se sentaient exposées aux piqûres de tiques, 17 % déclaraient utiliser un répulsif et 74 % utiliser le port de vêtement long comme moyen de protection en cas d’exposition. Enfin, 53 % déclaraient s’inspecter le corps et retirer les tiques après exposition. Ainsi, « malgré le fait de se sentir exposée, une part non négligeable de la population déclarait ne jamais s’inspecter le corps après une exposition ou utiliser de vêtements longs pour se protéger », souligne SPF. 

Pour l'agence, ces résultats témoignent donc « d'une bonne acceptation mais d'une application encore trop limitée des moyens de protection » pourtant « essentiels pour prévenir les piqûres de tiques et diminuer le risque de contamination ».


Source : lequotidiendumedecin.fr