En déplacement santé dans la Sambre-Avesnois (Nord), Marisol Touraine n’est pas venue les mains vides. Elle a annoncé une participation de l’État de 40 millions d’euros pour la construction du nouveau centre hospitalier de Maubeuge, puis l’ouverture dans les premiers jours de janvier de trois maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) à Anor, Trélon et Fourmies.
La visite, au pas de course, du CH de Maubeuge a permis à la ministre de la santé de mesurer la vétusté de l’établissement. Construit entre 1959 et 1978 sur un modèle de sanatorium datant des années 30, l’hôpital dispose de circulations limitées qui ne permettent pas de différenciation des flux. Équipé d’une majorité de chambres doubles et d’unités configurées pour 12 à 26 lits, il ne correspond plus aux besoins actuels. Un premier projet de rénovation avait déjà été présenté en 1990. Sans aboutir. Il a fallu attendre plus de vingt ans pour que le nouvel hôpital obtienne la validation en avril 2016.
40 millions apportés de l’État
L'hôpital comptera 265 lits, soit 21 % de moins que l’établissement actuel. Ses 32 000 m2 abriteront un SAU adultes et pédiatrique dimensionné pour 60 000 passages, deux lignes de SMUR, un bloc opératoire et obstétrical de 5 salles, un centre de dialyse de 40 places, pour une ouverture prévue au premier semestre 2020. Montant de la construction : 115 millions d’euros dont 40 millions financés par l’État.
« C’est plus que ce qui était prévu initialement, a insisté la ministre de la santé. Nous souhaitons donner à cet hôpital les moyens d’assumer sa mission dans un contexte défavorable : il doit faire face à des situations sociales difficiles, de précarité et de tensions. Les indicateurs médico-sociaux ne sont pas bons, on vit moins longtemps ici qu’ailleurs en France, on meurt d’avantage de cancers ici. Et cela appelle des engagements particuliers ».
Rappelant son attachement à la réforme des groupements hospitaliers de territoire (GHT), Marisol Touraine a souligné que « sans le GHT, le CH de Maubeuge n’avait pas d’avenir ». Les équipes médicales en ont conscience – elles qui développent des coopérations avec les établissements voisins depuis des années, comme l’a souligné le Dr Magloire Gnansounou, président de la CME. « Face aux problèmes de désertification médicale, nous avons multiplié les partenariats sur le territoire, y compris avec la ville belge de Mons. En 2011, nous avons été les premiers en Europe à lancer un service de télé-AVC en lien avec l’hôpital de Valenciennes (étendu depuis à Cambrai, Douai et Arras). Nous partageons également des praticiens en chirurgie pédiatrique avec le CH de Valenciennes ».
La télémédecine, « dada » de Touraine
Entre le CH de Maubeuge et les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) de Trélon, Fourmies et Anor, que la ministre de la Santé a visitées dans la foulée, il existe un lien. Ces MSP viennent de signer avec l'hôpital une convention de télémédecine portant sur la surveillance à distance des plaies chroniques en dermatologie. « Je pense que c'est cette raison qui a poussé Marisol Touraine à nous rendre visite, croit savoir le Dr Yves Dubuissez, l'un des initiateurs du projet de ces MSP, car la télémédecine, c'est son dada ! ».
Ces trois maisons de santé, éloignées chacune de 8 à 9 kilomètres, ouvriront leurs portes au public début janvier et ont vocation à travailler en réseau. Leur construction a été décidée conjointement par les professionnels de santé du secteur et par les trois municipalités qui ont assumé la moitié des cinq millions d'euros nécessaires à l'achèvement du projet. Le reste a été financé par le département, la région, et l'État.
Le Dr Dubuissez a fait passer un message à la ministre. « Il faut simplifier le parcours du combattant de la création des MSP », a-t-il plaidé, assurant que mener à bien un tel projet sans l'aide d'un cabinet de conseil relève de la mission impossible. Un message reçu par Marisol Touraine, qui a reconnu qu'il fallait travailler à la simplification des procédures administratives. La ministre a également insisté sur la coopération entre les équipes. « Il faut permettre aux professionnels de travailler de manière regroupée dans des lieux à la fois accueillants pour les patients et opérationnels pour les professionnels », a-t-elle répété.
Ces trois MSP ont déjà attiré de nombreux professionnels. À Trélon, ils seront onze à exercer (dont deux généralistes) ; à Anor, deux généralistes, quatre infirmiers et un centre de PMI se partageront les locaux. Quant à la MSP de Fourmies, la plus grosse des trois structures, elle accueillera quatre généralistes, un chirurgien-dentiste, et une quinzaine de paramédicaux.
Personnes transgenres : le groupe de travail de la HAS de nouveau ciblé
À Marseille, un homme disperse les cendres d’un autre corps que celui de sa mère, après une erreur de l’institut médico-légal
Accueil du jeune enfant : la Cour des comptes recommande d’améliorer les congés maternel et parental
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins