Hôpital virtuel pour formation immersive

En octobre dernier, coup de tonnerre dans le monde de la tech. Le géant Facebook devient « Meta » et souhaite construire un univers virtuel, à la frontière de l'expérience immersive, interactive et des sensations réelles.

Ce metaverse – pourtant déjà popularisé en 2003 par le jeu « Second life » – est en pleine expansion et n’épargne pas le domaine de la santé. En mars 2022, la start-up rennaise Simango, spécialisée dans les formations immersives pour les professionnels de santé, a posé les premières pierres de son hôpital virtuel, en metaverse. Le principe est de faire évoluer les médecins, infirmiers ou aides-soignants dans une simulation d’établissement afin de les former aux gestes techniques, aux règles d’hygiène au bloc opératoire ou encore à la sécurité incendie.

Chambre des erreurs

« Nous avons déjà développé une vingtaine de scenarii, avec 600 casques de réalité virtuelle déployés dans 250 établissements, du CHU aux Ehpad », raconte le Dr Vincent-Dozhwal Bagot, médecin de santé publique et CEO de Simango. Après avoir enfilé leur casque, les quelque 10 000 apprenants ont été projetés dans des situations quasi réelles. « L’un de nos scénarios phares est la "chambre des erreurs", une pièce factice avec un patient positionné et où le soignant doit détecter toutes les erreurs comme un bracelet au mauvais nom, une solution hydroalcoolique périmée », détaille le chef d'entreprise.

Pose de perfusion, intubation, unité de soins intensifs, radioprotection : la formation en immersion permettrait une meilleure appropriation des enseignements. Pendant la pandémie, Simango a développé un outil gratuit avec les agences régionales de santé (ARS) pour apprendre les gestes liés aux prélèvements rhinopharyngés.

En créant son « premier hôpital en metaverse », la start-up ambitionne de fusionner tous ces scénarios et ses chambres en un lieu unique, vaste terrain de jeu virtuel où pourront évoluer les jumeaux numériques des élèves. « Les fondations sont prêtes, l’enjeu du pôle R&D est de créer en 2022 des connexions entre tous ces espaces », explique le Dr Bagot, qui se donne trois ans pour rendre entièrement accessible cet hôpital 3.0.