Après l'alerte en France, les sirops à base de la pholcodine interdits en Europe

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Publié le 05/12/2022

Crédit photo : Burger/Phanie

Les sirops pour la toux contenant de la pholcodine vont être interdits dans l'Union européenne car ils peuvent provoquer une réaction allergique très dangereuse en cas d'anesthésie générale, a annoncé ce 2 décembre l'Agence européenne des médicaments (EMA).

Ces sirops, destinés à traiter la toux sèche aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte, peuvent être dangereux, même s'ils ont été consommés longtemps avant l'anesthésie. « L'usage de la pholcodine dans les 12 mois précédents peut provoquer, au moment de l'anesthésie générale, une réaction anaphylactique », a indiqué l'EMA dans un communiqué annonçant sa décision, qui sera appliquée dès son approbation administrative.

Ces médicaments, utilisés depuis les années 1950, étaient encore récemment vendus en Belgique, en Croatie, en France, en Irlande, en Lituanie, au Luxembourg et en Slovénie, notamment sous les marques Dimetane (Biocodex), Biocalyptol (Zambon) ou encore Broncalène (Melisana Pharma).

Une alerte de l'ANSM en septembre

Les autorités sanitaires françaises avaient indiqué dès septembre que l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces sirops avait été retirée, et que ceux déjà en place dans les pharmacies ou centres de santé seraient retirés de la circulation.

En avril 2020, au plus fort de l'épidémie de Covid, dont la toux sèche était un des principaux symptômes, elles avaient également recommandé de ne pas utiliser ce type de sirop.

Depuis 2011, les sirops à base de cet opioïde, utilisés pour calmer les toux sèches et d'irritation chez les adultes et certains enfants (plus de 30 mois et plus de 15 kg), ne peuvent être délivrés que sur ordonnance en France. Ce possible risque était en effet suggéré par une augmentation du nombre de cas de réactions anaphylactiques en France et des données publiées en Norvège et en Suède. Mais une évaluation européenne avait maintenu sur le marché ces médicaments, en décembre 2011, en raison du faible niveau de preuve. 

D. C.avec AFP
EMA

Source : lequotidiendumedecin.fr