PUPH parisiens

Bertrand soigne son image

Publié le 07/02/2011
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« QUE FERIEZ-VOUS si vous étiez ministre de la Santé ? ». Cette question, Xavier Bertrand l’a posée à chacun des hospitalo-universitaires conviés à sa table mercredi dernier. Une façon de prendre la température au sein des hôpitaux parisiens, tout en peaufinant son image de marque.

Un précédent dîner avec déjà été organisé avec une poignée de PUPH parisiens, avec, à la manœuvre, le Pr Bernard Debré. Cette fois, le directeur de casting n’était autre que le Pr Serge Uzan, doyen de la faculté de Paris VI. «?Xavier Bertrand nous a dit qu’il ne souhaite pas s’orienter vers une nouvelle loi de santé publique. Il y a déjà la loi HPST, qu’il faut faire vivre d’une façon différente avec davantage de concertation », relate le Pr Uzan. Sous couvert d’anonymat, l’un des participants livre un son de cloche sensiblement différent : « Nous avons eu une discussion assez libre sur l’actualité. Le ministre nous a beaucoup écoutés, il donne l’impression d’avoir hérité d’une catastrophe avec la loi HPST. Si je résume, il nous a dit : “Heureusement qu’il y a la loi Fourcade pour rattraper le tir. Je suis là pour rattraper la casse” ». Plusieurs hôpitaux de l’AP-HP étaient représentés, notamment Tenon, Henri Mondor, Ambroise Paré, Beaujon. Des professeurs de médecine ont dénoncé la lourdeur du climat, le rythme effréné des réformes,

l’« obsession » de la rentabilité, l’absence de réforme du siège de l’AP-HP. Certains ont évoqué le sentiment qu’ont les hôpitaux extra-parisiens d’être sacrifiés pour faire beaux de grands hôpitaux intra-muros comme la Pitié-Salpêtrière ou l’HEGP. « La seule chose concrète que Xavier Bertrand nous a dite, reprend notre visiteur du soir, c’est qu’il souhaitait réduire les tarifs hospitaliers au profit des [crédits finançant les] missions d’intérêt général. Pas tout de suite, puisque l’ONDAM a été voté, mais l’an prochain ». La conclusion de ce PUPH ? « Le ministre est un bon communicant, il nous demande de le juger sur les actes. Mais tout ça n’est qu’un jeu de rôles. Roselyne Bachelot n’est pas responsable de tous les maux de l’hôpital. C’est bien Nicolas Sarkozy, et pas elle, qui a dit que le directeur serait l’unique patron à l’hôpital ».

D.CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8901