Hausse moyenne de 4,7 % des cotisations des mutuelles en 2023, annonce la Mutualité

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Publié le 05/01/2023

Crédit photo : S.Toubon

Le chiffre est tombé : ce sera une augmentation des cotisations des mutuelles de 4,7 % en 2023, en moyenne, annonce la Mutualité française, à la suite d'une enquête menée auprès de 35 organismes couvrant 18 millions d'assurés. Cette progression est supérieure aux augmentations des années précédentes : +3,4 % en 2022 et +2,6 % en 2021. Les contrats collectifs seront les plus impactés avec + 5,7 % contre 4,1 % pour les contrats individuels. Et pour 2,2 millions d’adhérents, les cotisations n’augmenteront pas en 2023, ajoute le mouvement mutualiste. 

Rattrapage des soins

Selon la Mutualité, cette accélération est justifiée par « des remboursements en forte hausse » depuis deux ans, avec un phénomène de « rattrapage des soins » post-confinements et une montée en puissance du « 100 % santé » financée en
grande majorité par les complémentaires, qui a représenté une dépense supplémentaire de 900 millions d’euros pour les mutuelles.

Au premier semestre 2022, le rythme de remboursements a connu une progression soutenue sur les secteurs de l’audiologie (+10,7 %) et des prothèses dentaires (+2,9 %). Néanmoins, insiste la FNMF, la hausse des cotisations reste « en dessous de l'inflation moyenne », qui s'est établie à 5,9 % l'an dernier.

Situation fragile

En dévoilant ce résultat, la Mutualité rappelle que la taxation sur les contrats santé des complémentaires a été multipliée par huit, « ce qui va à l’encontre d’un accès à la couverture santé pour tous ». En 2020 et 2021, une taxe Covid d’1,5 milliard d’euros a été imposée aux mutuelles. Un niveau de fiscalité jugé par la Mutualité « injuste et injustifié » au regard des rattrapages de soins après les confinements. Dans un entretien au « Parisien », Éric Chenut, président de la Mutualité, a demandé de « ramener le niveau des taxes à celui des biens et services essentiels, ce qui permettrait de rendre 9 % de pouvoir d’achat ».

La FNMF alerte enfin sur la situation financière des mutuelles compliquée, comme le révèle le dernier rapport de la Drees, publié en décembre. En 2021, les mutuelles ont présenté une rentabilité négative sur l’activité santé (à -0,2 % des cotisations). En clair, les primes n’ont pas suffi à couvrir les remboursements de soins. « Ce déséquilibre, il faut le corriger, et c’est pour cela que les mutuelles prennent les mesures nécessaires pour garantir leur solidité », assume Éric Chenut.


Source : lequotidiendumedecin.fr