Les CME en quête d’une nouvelle place

Publié le 19/09/2011
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CHAQUE hôpital est tenu d’organiser l’élection à sa CME dans les prochaines semaines – au plus tard le 30 novembre. Une majorité de médecins s’étaient déplacés au dernier scrutin en 2007 ; le président de la CMH s’attend cette fois à une « participation extrêmement médiocre ». « Les listes sont difficiles à boucler par endroits faute de candidats motivés », déclare le Dr François Aubart.

Dans la ligne de mire des médecins hospitaliers, la loi HPST, qui a renforcé les prérogatives du directeur en éloignant la CME des décisions stratégiques. « Les praticiens se sentent marginalisés », résume le Dr Pierre Faraggi, président de la CPH. « Rendre ses prérogatives à la CME, ce n’est pourtant pas ça qui coûterait cher », enchaîne le Dr Rachel Bocher, présidente de l’INPH.

Xavier Bertrand a perçu le malaise, et s’est engagé à revenir sur le décret CME avant Noël. Où placera-t-il le curseur ? « La CME ne doit plus être simplement informée, elle doit rendre un avis. Sur l’EPRD [le budget, NDLR], les pôles, les postes médicaux », estime le Pr Roland Rymer, président du SNAM-HP. Les directeurs d’hôpital, qui plaident pour une « pause textuelle » en matière de gouvernance hospitalière, ne l’entendront pas de cette oreille. Les PH ne le savent que trop bien, qui espèrent que l’exécutif sera sensible aux arguments développés. « Si les médecins vont voter avec leurs pieds, les hôpitaux risquent de ne plus avoir d’interlocuteurs médecins », met ainsi en garde le Pr Rymer.

Au sommet de l’exécutif, le sujet est pris au sérieux, sans paraître ultra-prioritaire. La colère des praticiens hospitaliers semblait plus forte au printemps 2009, lorsqu’ils battaient le pavé contre la loi HPST, nous dit-on. Le cas de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), toujours prompte à s’enflammer, est en tout cas surveillé de près. Trois noms circulent pour la présidence de la CME du CHU parisien. Celui du Pr Pierre Coriat, chef de l’anesthésie à la Pitié-Salpêtrière, candidat à sa propre succession. Celui du Pr Loïc Capron, président du Syndicat des médecins des hôpitaux de Paris, qui pourra compter sur le soutien du Mouvement de défense de l’hôpital public emmené par les Prs André Grimaldi et Bernard Granger. Et, mais avec un point d’interrogation, le Pr Noël Garabédian, chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale à Trousseau, qui a bataillé ferme ces derniers mois contre le « démantèlement » de Trousseau (deux services devraient être prochainement transférés à Necker, dont celui du Pr Garabédian, selon la direction de l’AP-HP).

D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9006