L’INSTITUT Thomas More estime que 7,2 milliards d’euros pourraient être économisés chaque année si la dépense publique de santé en France se trouvait alignée sur celle de l’Allemagne. Un message qui s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle, dont les propositions en matière de santé sont jugées « bien légères ».
L’Allemagne et la France ont des points communs. La population, la densité médicale et la qualité des soins y sont proches. Un Allemand vit, à quelques mois près, aussi longtemps qu’un Français. La mortalité du cancer du sein est strictement la même des deux côtés de la frontière. L’Allemagne devance la France en matière de soins préventifs apportés aux diabétiques. Tout cela, avec « des coûts significativement plus bas » Outre-Rhin. En France, lit-on dans la note, la « débauche de moyens » n’améliore pas l’offre. Ses décideurs seraient bien inspirés d’appliquer la « rationalisation de gestion » à l’œuvre en Allemagne depuis vingt ans, ce qui requiert « courage et lucidité ».
Paupérisation des personnels de santé.
Pour appuyer sa démonstration, l’institut Thomas More publie un tableau soulignant certains écarts. Nombre d’établissements de santé : 2 751 en France, 2 084 en Allemagne (en 2009, il y avait 82 millions d’Allemands et 64 millions de Français). Dépenses de médicaments : 16,7 % du budget public alloué à la santé en France, contre 14,9 % en Allemagne. Dépenses administratives : 7 % des dépenses totales en France, 5,4 % en Allemagne. L’effectif hospitalier, rapporté au nombre d’habitants, est de 20 % supérieur dans l’Hexagone. De l’autre côté du Rhin, il y a moitié moins de lits par hôpital, et moitié moins de personnel par lit. Les Allemands dépensent moins alors qu’ils consultent plus souvent.
Si les comptes de la Sécu dérapent, nul besoin de faire des médecins les boucs émissaires, précise l’institut Thomas More. Le revenu moyen d’un généraliste français est de 46 824 euros, contre 74 703 euros Outre-Rhin ; les spécialistes allemands gagnent 29 % de plus que leurs confrères français. « On assiste à une paupérisation préoccupante des personnels de santé en France », déclare le think tank.
La recette pour remettre la France en selle ? Un mélange de plusieurs ingrédients : la convergence des tarifs hospitaliers public privé (une réforme achevée en 2009 en Allemagne), l’alignement des coûts administratifs français sur le niveau allemand (3,9 milliards d’euros d’économie à la clé), la baisse des dépenses de médicaments, l’alignement des remboursements français sur les remboursements allemands (soit un gisement d’économie de 14,3 milliards d’euros pour l’assurance-maladie), la réduction du nombre d’établissements de santé, la libéralisation de l’offre d’assurance santé. À l’hôpital, l’économie potentielle se monterait à 26,4 milliards d’euros. « Toutes ces idées n’aboutiront pas si on retombe dans les errements du « tout public » et de la gestion seulement comptable », prévient le think tank. À bon entendeur...
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships