Gardes de nuit en Ile-de-France

Les hôpitaux font une contre proposition à l’ARS

Publié le 04/10/2010
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Crédit photo : S TOUBON

SÛREMENT y a-t-il trop de lignes de gardes hospitalières en région francilienne. Faut-il, comme le suggère l’agence régionale de santé (ARS), ne conserver qu’une garde d’imagerie et de chirurgie par département, complétée par des astreintes sur d’autres sites (« le Quotidien » du 13 septembre) ? Les professionnels de santé considèrent que c’est pousser trop loin la restructuration.

Dans un projet qu’ils viennent d’adresser à l’ARS, les acteurs de terrain se disent pour le maintien d’une imagerie 24 heures sur 24 sur au moins les deux tiers des hôpitaux franciliens. Ils proposent de distinguer deux périodes s’agissant de la chirurgie. La tranche comprise entre 18 heures 30 et minuit, le samedi après midi et le dimanche en journée. Et la nuit profonde. Dans le premier cas, les blocs et les services d’imagerie tournent car les urgences affluent : les professionnels préconisent le statu quo. Dans le second cas, entre minuit et 8 heures, chaque hôpital de garde opère en moyenne deux patients par semaine. « Nous reconnaissons que c’est maintenir des équipes coûteuses pour une activité limitée. C’est clair qu’il faut nous regrouper», déclare Jean-Pierre Burnier, délégué régional Ile-de-France de la Fédération hospitalière de France (FHF). Les directeurs d’hôpital et la communauté médicale proposent de mettre en place un hôpital de garde « tête de pont » pour 500 000 habitants durant la nuit profonde. Soit deux à trois gardes chirurgicales par département, quand l’ARS n’en souhaite plus qu’une.

Trois nouvelles réunions sont programmées à l’agence d’ici à la fin de l’année, en présence également de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et des cliniques privées. « On aimerait que les laboratoires de radiologie [de ville, NDLR] participent davantage à la permanence des soins », remarque Jean-Pierre Burnier. Plus optimiste aujourd’hui qu’à la mi-septembre : « L’agence nous a entendus, nous allons essayer de trouver un accord. À nous, à présent, d’entrer dans le détail pour savoir quels regroupements faire. »

Mille deux cents professionnels sont concernés par le projet de restructuration (radiologues, chirurgiens, anesthésistes, internes et FFI), d’après une estimation de la FHF-Ile-de-France, qui invite l’ARS à prendre en compte « l’impact social » d’une telle réorganisation, notamment en terme de rémunération.

D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8828