L’imagerie médicale, secteur dynamique mais doté d’un parc insuffisant, selon les radiologues libéraux

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Publié le 22/10/2015

Crédit photo : Phanie

La dimension médicoéconomique de l’imagerie médicale est passée au crible dans trois études récemment dévoilées par la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR, libéraux), à l’occasion des récentes Journées françaises de radiologie.

La première étude s’interroge sur le poids de ce secteur industriel dynamique dans l’économie française, qui représente un marché d’un milliard d’euros, 40 000 emplois salariés, 250 entreprises. L’imagerie permet avec l’échographie ou la radiologie interventionnelle « d’éviter le recours à certaines interventions chirurgicales réduisant les durées d’hospitalisation et générant d’importantes économies pour la Sécurité sociale », soutient la Fédération.

Un modèle de tarification pensé à court terme

Menée par l’économiste Frédéric Bizard, la deuxième enquête compare les systèmes de santé et l’organisation de l’imagerie médicale dans huit pays européens. « La France a connu ces dernières années une baisse régulière du forfait technique quel que soit le niveau d’activité des machines, rappelle l’expert. Ainsi, pour l’IRM, […] le forfait a baissé de 15 % de 2011 à 2014. Entre 2013 et 2015, la valorisation de l’acte intellectuel dans l’IRM ostéo-articulaire a diminué de 20 %, passant de 69 euros à 55 euros. »

« La France a mis en place un modèle de tarification pensé uniquement pour réaliser des économies à court terme, analyse pour sa part la FNMR à l’aune de cette étude. Mais ce système a favorisé une augmentation du volume des actes et freiné l’utilisation des technologies les plus innovantes. »

Un accès aux scanners et IRM limité

Concernant l’équipement français en scanners et IRM (respectivement 883 et 618 appareils en 2012), les radiologues jugent l’accès à l’imagerie en coupe « limité », faute d’autorisations en nombre suffisant.

Cette politique explique en partie les délais de rendez-vous à rallonge des examens d’IRM, note encore la Fédération. Autre dommage collatéral, 5 % des IRM et 18 % des scanners sont en déficit en raison des baisses des tarifs des forfaits techniques.


Source : lequotidiendumedecin.fr