Un nouveau vaccin en 2010

LA VISITE de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot à Dieppe a été l’occasion de faire le point sur la situation d’hyperendémicité de méningites à méningocoques B (B : 14 : P1.7,16) en Seine-Maritime et dans la Somme. 2008 a été marquée par un nombre de cas plus important que les années précédentes. Toutefois, «  cette tendance ne se retrouve pas sur les premiers mois de 2009  », expliquent les autorités. Dans la zone de Dieppe ciblée par la vaccination par le MenBvac depuis 2006, «  les analyses indiquent que l’hyperendémicité des IIM (infections invasives à méningocoques) observée depuis 2003 a quasiment disparu  », indiquent-elles. En février 2009, le taux d’incidence a été le plus bas jamais observé sur la même période depuis 2003. Aucun cas n’a été signalé depuis août 2008 et l’incidence est en baisse depuis avril 2008. Ces données sont en faveur d’un impact épidémiologique de la campagne de vaccination dans la zone de Dieppe.

La première campagne a d’abord concerné l’ensemble des enfants et adolescents âgés de 1 à 19 ans domiciliés, scolarisés ou en mode de garde dans six cantons autour de Dieppe. Plus de 21 000 personnes ont été vaccinées avec plus de 60 000 doses. Après l’extension de la vaccination aux enfants âgés de 2 mois à 1 an (arrêté ministériel du 5 novembre 2008), plus de 600 nourrissons sur 1 000 sont engagés dans le protocole vaccinal ont bénéficié de la vaccination.

23 000 enfants supplémentaires.

Une nouvelle campagne a débuté le 16 mars dernier après la survenue de 3 cas en trois mois dans des cantons de la Somme proche de Dieppe (« le Quotidien » du 18 février). Elle concernera 23 000 enfants.

Cette stratégie en phases successives est rendue obligatoire du fait de la disponibilité limitée du seul vaccin existant, le MenBVac fabriqué en Norvège. Début février, 11 400 doses ont été livrées à l’établissement de ravitaillement sanitaire (ERS) de Chartes où sont stockées les doses de vaccins. Un nouveau contrat a été signé avec le laboratoire norvégien portant sur 200 000 doses en 2009 et en 2010.

Toutefois, «  nous fondons beaucoup d’espoir sur un nouveau vaccin développé par la firme Novartis  », a expliqué la ministre. Les premiers résultats des essais réalisés par le laboratoire, en partenariat avec le Centre national de référence des méningites, montrent que le vaccin en cours de développement est efficace contre la souche qui sévit en Seine-Maritime. Selon la ministre, un avis de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) est attendu dans «  les prochaines semaines  ». S’il est favorable, et compte tenu de l’urgence, «  des procédures dérogatoires  » pourraient être mises en œuvre, de manière à permettre aux autorités de passer commande des doses nécessaires (1 million) avec une première livraison au cours du premier semestre 2010. Le vaccin lui-même devrait faire l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) courant 2010.