Le syndicat Bioprat lance un cri d'alerte. Dans un communiqué de presse, ce syndicat de biologistes, minoritaire, dénonce un harcèlement de la part du COFRAC, le comité français d'accréditation, chargé de délivrer les accréditations des laboratoires de biologie médicale.
Selon Patrick Lepreux, pharmacien biologiste à la tête de Bioprat, ces contrôles coûteraient « entre 10 000 et 15 000 euros par an », et soumettent les petits laboratoires à des contraintes « commerciales », qui ne sont plus vivables. Selon lui, ce mode de fonctionnement, mis en place depuis la réforme de la profession en 2013, est une « expropriation forcée ». « Les jeunes biologistes ne peuvent plus s'installer en libéral dans ces conditions », dénonce Patrick Lepreux. Il va plus loin, et parle de souffrance psychologique au travail « insoutenable », due aux « nombreux mails, appels téléphoniques, lettres recommandées ou encore menaces de fermeture à peine voilées, souvent mis en copie à l'ARS ».
Une enquête de l'IGAS demandée
Le Dr Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes, admet que le COFRAC a pu être insistant, voire faire preuve de pressions au début de l'application de la loi, en 2013. « Nous étions nous aussi contre ce système obligatoire d'accréditation introduit par la loi. Mais il a bien fallu s'adapter, sinon c'était la mort de la biologie, pondère-t-il. De plus, le COFRAC a annoncé qu'il ne tiendrait pas ses objectifs d'accréditer 50 % des laboratoires d'ici à novembre 2016, il a donc réduit la voilure. »
Patrick Lepreux, qui se dit « dans un état épouvantable », a demandé au ministère de la Santé l'ouverture d'une enquête par l'IGAS. « On nous traite comme si nous étions des délinquants. À cause d'un trop-plein réglementaire, on est en train de démolir cette profession. Cette situation est emblématique de l'abus de normes et de leur utilisation », se désespère-t-il.
De son côté, la COFRAC n'a pas souhaité faire de commentaires sur ces accusations. L'organisme a toutefois précisé qu'il avait engagé une action en justice pour diffamation contre Patrick Lepreux.
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols