Les vœux toniques de MG France

Visite à 56 euros et médecin traitant généralisé

Publié le 13/01/2014
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Crédit photo : S TOUBON

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Crédit photo : S TOUBON

LE SYNDICAT de généralistes a décidé de changer de braquet en 2014 en haussant le ton sur la thématique tarifaire. « Il y a des majorations pour tout le monde sauf pour les généralistes », a regrettéle Dr Claude Leicher, président de MG France, en présentant ses vœux pour 2014.

Le syndicat expose ses priorités. Il réclame la revalorisation à 56 euros de toutes les visites à domicile (justifiées médicalement) contre 33 actuellement. Il s’agit du tarif de la visite longue à domicile pour des patients atteints de maladie neurodégénérative (2C + majoration de déplacement de 10 euros).

Autre requête : la consultation avec acte de coordination à 28 euros. « C’est la rémunération du médecin correspondant à qui on envoie un patient, argumente-t-il, il n’y a aucune raison pour que les médecins traitants réalisent la coordination et que ce soient les autres qui perçoivent la rémunération ».

La revalorisation du forfait ALD (40 euros), inchangé depuis 2005, est également jugée nécessaire. Enfin, le Dr Leicher revient sur l’un de ses chevaux de bataille, le forfait structure, qui serait calculé en fonction du lieu d’exercice et des coûts régionaux. « Seul un médecin sur trois dispose d’un secrétariat, rappelle-t-il, un tel forfait permettrait de dégager du temps médical ».

Médecin traitant pour les moins de 16 ans.

Alors que Marisol Touraine, au congrès de MG France fin novembre, avait entrouvert la porte d’une extension du système du médecin traitant, cette piste n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. « Aujourd’hui, il y a un trou dans l’organisation des soins », déplore le Dr Claude Leicher. Le dispositif du médecin traitant (et le forfait afférent) « oublie » les patients de moins de seize ans. MG France réclame son extension à tous. « 80 % des enfants sont exclusivement suivis par les médecins généralistes, argumente le Dr Laure Lefèvre (MG France), l’extension du forfait permettrait la reconnaissance de ce travail ». Le syndicat fait valoir que cette ouverture du médecin traitant aux enfants et adolescents conforterait l’approche populationnelle de la santé que veut aussi promouvoir le gouvernement. Le Dr Leicher n’ignore pas que « le dernier verrou à faire sauter est le problème financier ». Mais il juge que l’argument ne tient pas, face à « une question de santé publique ».

L’interpro oui, mais...

Enfin, MG France attend de pied ferme les négociations interprofessionnelles sur le travail en équipe qui doivent s’ouvrir dans les prochaines semaines. Mais le syndicat n’est pas chaud pour que ces négociations se déroulent sous la houlette de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). Il propose plutôt d’entamer ce cycle de négociations dans un cadre tripartite médecins-infirmiers-pharmaciens, correspondant au « trio de base des soins primaires ». Pour le Dr Leicher, l’objectif sera de définir le cadre contractuel des équipes de soins primaires, qu’il imagine « le plus léger possible pour ne pas brider les initiatives de terrain ». Optimiste, le syndicat estime que ces discussions interpro pourraient aboutir rapidement, en deux ou trois réunions.

 HENRI DE SAINT ROMAN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9292