UNE NOUVELLE STRATÉGIE de lutte contre le VIH vient d’être testée avec succès chez l’animal. Elle se se fonde sur l’administration d’anticorps qui bloquent une molécule exprimée à la surface des lymphocytes T CD8. Chez les singes infectés par le VIS, ces anticorps permettent non seulement de réduire la charge virale plasmatique mais aussi de prolonger de manière significative l’espérance de vie.
Les anticorps utilisés dans le cadre de cette nouvelle approche antivirale ciblent une protéine cellulaire nommée PD-1, pour Programmed Death-1. Ce récepteur cellulaire est vraisemblablement impliqué dans l’inhibition des réactions auto-immunes. Des travaux conduits chez la souris ont révélé que leur activité peut en outre être utilisée par certains virus pour bloquer la réponse immunitaire anti-infectieuse. C’est ce qui semble se produire lors des infections à VIH.
Les lymphocytes T CD8.
L’ensemble de ces données ont conduit Rama Amara et son équipe (université Emory, Atlanta) a imaginer qu’en bloquant l’activité de PD-1, il devait être possible de redonner de la vigueur au lymphocytes T CD8 des patients infectés par le VIH.
L’hypothèse a été testée chez neuf macaques infectés depuis 3 ou 21 mois par le VIS. Les animaux ont reçu quatre doses d’anticorps anti-PD-1 sur une période de 10 jours. Les neuf singes traités ont survécu au moins sept mois après le début de l’expérience alors que quatre des cinq témoins non traités sont morts dans les quatre mois.
Dans les sept jours suivant la fin des injections, les chercheurs ont pu détecter une augmentation importante du nombre de lymphocytes T cytotoxiques anti-VIS et de celui des lymphocytes B mémoire circulant dans l’organisme des animaux. Cette amélioration de la réponse immunitaire était associée à une un diminution importante de la charge virale.
V. Velu et coll., « Nature », édition en ligne avancée.
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