Le « Covid long », ou symptômes persistants après Covid, est une pathologie nouvelle qui a d’abord été rapportée par les patients qui ont décrit des signes communs à distance de l’infection initiale. Médecins et chercheurs prennent désormais très au sérieux ce syndrome survenant à la suite de l’infection à SARS-CoV-2, qu’elle soit symptomatique ou non, car de nombreux patients développent des symptômes chroniques. Et au moment où la campagne de vaccination s’accélère, que faire dans ces cas : vacciner ou non ?
Le « Covid long »
Au Royaume-Uni, les Anglais (lire cet article), qui s'intéressent au sujet depuis le début de la pandémie, décrivent plus de 315 000 nouveaux cas en mars, et semblent submergés, avec :
- 1 patient sur 5 testé positif au Covid-19 qui présenterait des symptômes durant 5 semaines ou plus
- 1 patient sur 10 testé positif au Covid-19 qui aurait des symptômes pendant une période de 12 semaines ou plus.
En France, il n’existe pas d’étude de cohorte, ni de chiffres officiels. Néanmoins, la HAS a publié le 12 février 2021 un ensemble de fiches de prise en charge rapide et une mise au point sur la stratégie du long Covid, afin de prendre en charge « ces symptômes (...) en soins primaires dans la grande majorité des cas… et d’éviter l’escalade des prescriptions d’examens complémentaires non pertinents ».
Quels sont les signes du long Covid ? Si les caractéristiques cliniques sont variables, comme leur évolution, les symptômes les plus fréquents sont fatigue, dyspnée, malaise post-exercice et atteintes cognitives (troubles de concentration, sensation de « brouillard cérébral »).
Quelles en sont les causes ? Plusieurs hypothèses coexistent actuellement, et pourraient ne pas s’exclure :
- un réservoir viral persistant
- une inflammation provoquée par la présence de fragments ou reliquats viraux
- une réponse auto-immune persistante et induite par l'infection.
Vaccin et « Covid long »
En France, la HAS recommande sans base solide une dose unique de vaccin chez les patients ayant été touchés par le coronavirus, après un délai d’au moins 3 mois et, idéalement, de 6 mois après la fin des symptômes, considérant « les personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 comme protégées pendant au moins 3 mois par l’immunité post-infectieuse ».
Que faire en cas de long Covid ? À ce jour, il n’existe aucune étude publiée à ce sujet. Cependant, une étude de cohorte en pre-print effectuée chez un petit nombre de sujets long Covid, avec des vaccins Pfizer-BioNTech ou Oxford-AstraZeneca, n'a pas mis en évidence d’aggravation des symptômes post-Covid, ni d’altération de la qualité de vie ou du bien-être mental. Au contraire, cette étude indique que la vaccination est associée à une amélioration, des symptômes (5,6 % vaccinés vs 14,2 % non vaccinés), voire à une résolution des symptômes (23,2 % vaccinés vs 15,4 % non vaccinés).
Chez les patients ayant une forme prolongée de COVID-19, si l'intérêt de la vaccination doit donc être jugé au cas par cas, les données des essais cliniques et de pharmacovigilance ne révèlent aucun signal préoccupant : il est donc licite de poursuivre la vaccination dans ce contexte.
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique