Des sénateurs appellent à la légalisation du cannabis

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Publié le 10/08/2022

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Un collectif de 31 sénateurs du groupe Socialiste, écologiste et républicain, dont le Dr Bernard Jomier, sénateur de Paris et médecin généraliste, s’engage, dans une tribune publiée mercredi dans le « Monde », à lancer un processus de concertation afin de déposer une proposition de loi pour légaliser le cannabis. « L’opinion publique est prête, il faut que le législateur agisse » estime la trentaine de parlementaires signataires.

Près de 18 millions de Français ont déjà consommé du cannabis à titre récréatif et 1,5 million de manière régulière, selon un récent rapport de l’Assemblée nationale, rappellent-ils. « Nous tenons à apporter notre pierre à l’édifice, sans parti pris et dans la perspective d’une législation efficace, affirment-ils. En effet, nous observons que la répression engagée dans le cadre de la prohibition est inefficace, inefficiente et injuste. Elle ne permet pas de protéger nos jeunes des dégâts sur leur santé d’une consommation incontrôlée. Elle maintient certains quartiers dans une dépendance très forte aux trafics qui se traduit par une insécurité et une violence insupportables pour les habitants. »

Les sénateurs de gauche jugent que la simple dépénalisation serait une « option démagogue et populiste », à l'inverse de la légalisation car, selon eux, celle-ci donnerait « les moyens d’agir plus efficacement pour protéger davantage nos concitoyens et notamment notre jeunesse ». Contrôle de la qualité sanitaire du cannabis et développement de plans de prévention financés par la taxation sur les produits et le redéploiement des moyens de répression sont les arguments avancés.

Un plaidoyer qui pourrait finir par séduire d'autres sénateurs. Ainsi, par exemple, le Dr Alain Milon, sénateur LR du Vaucluse et ancien généraliste, signait en juin dernier une tribune sur ce sujet dans « Le Quotidien » toute en nuances. La question n'est pas, pour l'heure, à l'agenda politique du gouvernement, la position d'Emmanuel Macron, ayant, quant à elle, toujours eu des airs de valse-hésitations.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr