La septième vague de Covid-19 ne devrait « pas gâcher l'été », mais le système de soins pourrait être de nouveau sous tension vers la fin juillet, a estimé ce 30 juin le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy sur RTL.
Le Pr Delfraissy, qui devrait laisser sa place une fois la loi de crise sanitaire discutée au Parlement en juillet, a toutefois insisté sur l'importance de la vaccination et des mesures de prévention : « Le Covid ne va pas gâcher l'été car nous sommes vaccinés. Je crois que nous allons tenir à condition de reprendre la vaccination chez les plus âgés et se réinterroger sur un certain nombre de recommandations pour limiter les contaminations. »
1 500 hospitalisations quotidiennes d'ici à une semaine
« Là où est la difficulté pour cet été, c'est qu'on a une poussée avec le nouveau variant (BA.5) - et on s'attend à 1 500 admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici une semaine - c'est-à-dire comme au mois de mars, alors que l'offre de soins est plus faible », a-t-il toutefois relevé. « Il suffit qu'il y ait une bascule d'un nombre d'hospitalisations plus grand lié au Covid sur un système de soins fatigué et il va y avoir une balance difficile fin juillet-début août », au moment du pic, a-t-il prévenu.
Selon les dernières données portant sur la semaine du 20 juin, Santé publique France recense près de 4 700 hospitalisations sur les 7 derniers jours (soit + 25 %, versus + 12 % la semaine précédente).
Vaccins et masques
Un quart des personnes éligibles (seulement 30 % des plus de 80 ans et à 26,5 % des 60-79 ans, selon les chiffres de mi-juin) ont reçu leur second rappel vaccinal contre le Covid, un taux « clairement insuffisant », selon le gouvernement. Après SPF, c'est le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale français, qui a de nouveau incité les plus fragiles (plus de 60 ans et immunodéprimés), sur France Inter ce matin, à faire une 4e dose de vaccin. Et parmi les plus jeunes, « un certain nombre n'ont toujours pas reçu de 3e dose, il faut au minium un premier rappel », a-t-il plaidé.
De son côté, la Première ministre Élisabeth Borne a demandé aux préfets et autorités sanitaires d'encourager le port du masque dans « les lieux de promiscuité et espaces clos, en particulier les transports en commun ». Jusqu'à présent, il s'agit de « recommandations », sans obligation. Un choix conforté par le Pr Delfraissy : « Le gouvernement a eu raison de ne pas le rendre obligatoire car dans cette crise il faut être évolutif ». De son côté, le Pr Fischer temporise : « Il y a devant nous une vague mais il faut raison garder. Le virus n'est pas plus sévère, les symptômes ne sont pas plus violents », qu'avec les précédents variants.
Selon l'avant-projet de loi sur la veille et sécurité sanitaire, le gouvernement envisage de recourir au passe sanitaire à l'arrivée dans l'Hexagone, en Corse et dans l'Outre-mer, mais il ne prévoit pas de prolonger au-delà du 31 juillet la possibilité de rétablir l'état d'urgence sanitaire, ni un passe sanitaire ou vaccinal pour restreindre l'accès à certains lieux ou rassemblements.
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