Alerte au Méningocoque C dans le Finistère

Le HCSP demande de renforcer la vaccination sur tout le territoire

Publié le 31/10/2012
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Crédit photo : PHANIE

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Crédit photo : AFP

FACE AU NOMBRE anormalement élevé de cas d’infections invasives méningococciques du sérogroupe C (IIM C) constaté depuis le début de l’année dans le Finistère, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) prône un changement provisoire de la stratégie vaccinale dans le département. Dans un avis publié la semaine dernière, le HCSP recommande ainsi qu’une « vaccination méningococcique C conjuguée soit proposée de manière transitoire (...) aux jeunes nourrissons âgés de 2 à 11 mois » avec « deux doses espacées de deux mois » et un rappel la seconde année.

La stratégie recommandée en France actuellement au niveau national prévoit la vaccination systématique des nourrissons âgés de 12 à 24 mois selon un schéma vaccinal à « une dose de vaccin monovalent C conjugué » avec rappel chez les sujets de 1 à 24 ans révolus. « La cible de cette stratégie ne couvre cependant pas la tranche d’âge 0 - 1 an », précise le HCSP. Depuis le mois janvier, 11 cas d’IIM C ont été déclarés dans le département du Finistère – dont trois cas âgés de moins d’un an. La plupart sans lien direct ou indirect entre eux.

Vaccination insuffisante.

S’élevant en septembre dernier à 1,23 cas pour 100 000 habitants, le taux d’incidence glissante sur 12 mois observé dans ce département s’avère « 7,4 fois supérieur à la moyenne nationale corrigée pour la sous-notification », avec « des excès significatifs » d’incidence constatés chez les enfants de moins de 1 an et de 1 à 4 ans. L’épidémie d’IIM C dans le Finistère est liée à l’émergence dans le département d’un « nouveau variant d’un clone du complexe clonal ST-11 », « connu pour regrouper des souches épidémiogènes et hautement pathogènes ». Selon le Haut Conseil, « la population des nourrissons âgés de moins de 1 an (...) aurait dû être protégée de façon indirecte si une couverture vaccinale suffisante avait été obtenue dans la population ciblée par les recommandations ». Or, l’avis évoque des taux de couverture vaccinale estimés « notoirement insuffisants » dans le département (51,5 % pour les enfants nés en 2009 et moins de 20 % chez l’adolescent et le jeune adulte).

Évaluation en 2013.

Pour le Haut Conseil, « cette situation épidémiologique aurait sans doute pu être évitée si des campagnes d’information ou de promotion de la vaccination méningococcique C conjuguée avaient été réalisées par les autorités sanitaires, permettant aux professionnels de santé de mieux s’approprier et mettre en œuvre la stratégie de vaccination contre les IIM C inscrite dans le calendrier vaccinal ». La situation épidémiologique du département devra être réévaluée d’ici à la fin du mois de juin 2013 afin de « juger de l’efficacité des mesures prises et de la pertinence du maintien de cette recommandation » pour les nourrissons de 2 à 11 mois. « Cette période devra être mise à profit pour mettre à jour la vaccination contre le méningocoque C de la population du Finistère ciblée par les recommandations en vigueur », ajoute le HCSP qui demande leur renforcement au niveau du territoire national. Des situations similaires au Finistère risquent en effet de se reproduire « tôt ou tard » dans d’autres départements où la couverture vaccinale s’avère comparable. Pour éviter une telle issue, le HCSP demande que la vaccination des sujets de 1 à 24 ans soit renforcée sur l’ensemble du territoire national et qu’une campagne de promotion soit menée.

DAVID BILHAUT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9183