Mortalité plus faible, moins d'hospitalisations : les avantages d'un suivi par un seul généraliste mis en lumière par des Britanniques

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Publié le 01/07/2022

Crédit photo : Phanie

Alors qu’une commission du Parlement britannique (Health and Social Care Committee) mène actuellement une enquête sur l’avenir de la médecine générale, des chercheurs du « Clinical Effectiveness Group » (CEG) de l’université Queen Mary de Londres plaident pour la prise en compte, dans les futures recommandations, de la continuité des soins comme un indicateur de la qualité de la pratique des médecins généralistes.

Dans une étude publiée dans « British Journal of General Practice », ils détaillent les résultats de leur analyse des soins d’un million d’adultes inscrits dans 126 cabinets de médecins généralistes de l’est de Londres. La moitié (52 %) des patients consultait régulièrement le même médecin généraliste. Cette continuité était associée à une mortalité plus faible, à moins d'hospitalisations, à de meilleurs soins pour les maladies chroniques et à une plus grande satisfaction des patients.

Une continuité favorisée dans les petits cabinets

Ces bénéfices étaient particulièrement marqués pour les personnes âgées, souffrant d'affections complexes, de longue durée ou multiples, ou d'une mauvaise santé mentale. Les patients qui consultent le même généraliste sont également plus susceptibles d'établir une relation de confiance avec lui, de suivre ses conseils et de prendre des mesures préventives pour améliorer leur santé.

Les auteurs relèvent également que les meilleurs prédicteurs de la continuité des soins étaient l’âge du patient et la taille du cabinet : plus le patient était âgé, plus il était susceptible de consulter le même médecin généraliste ; plus le cabinet est important, moins la continuité sera assurée.

Malgré les avantages, la continuité dans la prise en charge et le suivi tend à se détériorer, soulignent les auteurs. Les logiques d’expansion des cabinets, l’augmentation du nombre de médecins généralistes travaillant à temps partiel ou encore les difficultés de recrutement participent à ce déclin, par ailleurs amplifié par la crise sanitaire liée au Covid.

Les chercheurs estiment ainsi pertinent de mesurer, à partir de données déjà collectées en routine, la continuité des soins dans l’optique de disposer d’un nouvel indicateur de la qualité de la pratique des médecins généralistes. « L'amélioration de la continuité des soins nécessitera des incitations et l'engagement des réseaux de soins primaires émergents et des systèmes de soins intégrés », ajoute la Dr Sally Hull, auteur principal, dans un communiqué.


Source : lequotidiendumedecin.fr