Omicron flambe, l'hôpital retient son souffle : Santé publique France reste dans l'expectative

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Publié le 07/01/2022

Crédit photo : AFP

La vague Omicron n'en finit pas de monter, avec des records en nombre de contaminations, et des augmentations de l'incidence dans toutes les régions, et dans toutes les classes d'âge, met en lumière le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France.

Plus de 400 000 personnes (409 370) ont été enregistrées comme positives au Covid-19 le lundi 3 janvier, selon les chiffres de la plateforme SI-DEP ajustés. « On confirme qu'il s'agit d'un record en une seule journée », a déclaré ce 7 janvier les responsables de SPF.

Plus largement, le taux d'incidence a fortement augmenté en semaine 52 (du 27 décembre au 2 janvier), se hissant jusqu'à 1 908 cas pour 100 000 habitants (+ 129 % par rapport à la semaine précédente), soit près de 2 % de la population positive au Covid. En moyenne, 168 000 cas étaient diagnostiqués chaque jour, et le taux de reproduction du virus s'élevait à 1,61 (vs 1,22 à Noël). Le taux de positivité des tests a atteint des niveaux jusqu'à présent inédits (17,1 %). Toutes les régions sont touchées par cette hausse de l'incidence, en particulier l'Île-de-France, la Corse, et l'Auvergne Rhône-Alpes.

De même, toutes les tranches d'âge sont concernées. Le taux d'incidence est le plus élevé chez les 20-29 ans (3 606, +103 %) et 30-39 ans (2 905, +112 %) ; mais la dynamique est la plus intense chez les plus âgés, avec une multiplication par trois chez les 70-89 ans.

Incertitudes sur l'hôpital, malgré la moindre sévérité des cas

La pression sur l'hôpital s'accroît, avec une hausse des hospitalisations de 18 % (9 982 nouvelles admissions en semaine 52). Ces augmentations touchent plus particulièrement les moins de 40 ans, voire les 0-9 ans (512 hospitalisations en S52 vs 259 en S51). Une hausse des admissions en soins critiques apparaît chez les 0-9 ans (61 admissions en S52 vs 41 en S51), en particulier les moins de deux ans, et les 10-19 ans (28 en S52 vs 10 en S51).

Mais les effectifs restent faibles, rassure SPF, qui pointe plus globalement une stabilisation des nouvelles admissions en soins critiques dans les autres classes d'âge (1 822 nouvelles admissions, -3 %).

Répit lié à une moindre sévérité du variant Omicron ? De premières données issues de l'investigation de 338 cas confirmés par SPF et les Agences régionales de santé confortent une telle hypothèse (en cohérence avec les données internationales). La majorité (89 %) de ces cas - par ailleurs jeunes (32 ans en médiane, et sans facteur de risque pour 87 % d'entre eux) - n'avait que des symptômes bénins ; seulement cinq d'entre eux, âgés de plus de 50 ans, ont dû être hospitalisés (aucun en réanimation), dont trois non vaccinés, et un qui n'avait pas un schéma complet. Des travaux sont en cours pour savoir si cette moindre sévérité pourrait compenser l'extrême contagiosité d'Omicron.

En attendant, les responsables de SPF restent prudents. « Il est trop tôt pour dire qu'on a passé un pic, d'autant que l'incidence du Covid a augmenté chez les plus âgés, ce qui pourrait avoir un impact sur l'hôpital », estime Clara Blondel, de la direction maladies infectieuses.

SPF appelle encore et toujours à être rigoureux dans la mise en œuvre de l'ensemble des mesures de lutte contre la transmission, de la vaccination aux mesures barrières en passant par le contact tracing.

Adaptation des règles pour les plus jeunes

De son côté, le gouvernement adapte de nouveau les règles, compte tenu de la situation. Il n'est plus nécessaire de confirmer les résultats d'un test antigénique par un test PCR ; seuls les « autotests doivent toujours faire l'objet d'une confirmation », a précisé SPF.

Dans les écoles, les élèves n'auront plus à réaliser un nouveau parcours complet de dépistage si un nouveau cas positif apparaît dans leur classe dans un délai inférieur à sept jours après un premier cas (qui lui aura impliqué un premier test en pharmacie, puis deux autres à la maison à J +2 et J +4).

Enfin, l'accord des deux parents est désormais nécessaire pour vacciner un enfant entre 5 et 11 ans, a précisé le ministère de la Santé, à la suite d'une demande du Conseil d'État. Si un seul parent peut être présent lors du rendez-vous de vaccination, il devra être muni d'une attestation sur l'honneur selon laquelle le deuxième parent est d'accord. À ce jour, seulement 1,1 % des enfants de 5 à 11 ans ont reçu une première injection ; deux tiers des parents y sont défavorables, selon un sondage de l'Inserm réalisé avant la recommandation de la Haute Autorité de santé. 


Source : lequotidiendumedecin.fr