Deux fois Palme d'or, les frères Dardenne ont présenté mercredi en compétition à Cannes "La Fille inconnue" avec Adèle Haenel en médecin opiniâtre aux prises avec sa culpabilité après la mort d'une jeune femme, un film tièdement accueilli sur la Croisette. Applaudi, mais également hué à la projection de presse, ce film au rythme lent a suscité nettement moins d'enthousiasme à Cannes que leurs précédents film "Deux jours, une nuit" présenté en 2014 au Festival. Les premières critiques se montrant plutôt sévères.
Pas d'ordonnance pour "La fille inconnue" des frères Dardenne. Ce thriller médical frôle le placebo. @ParisMatch #Cannes2016
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Festival de Cannes : La Fille inconnue, navet liégeois #FigaCannes https://t.co/WR5Zc3nMOI pic.twitter.com/XdmugP5il7
— Le Figaro Culture (@Figaro_Culture) 18 mai 2016
Construit sous forme d'enquête, "La Fille inconnue" est centré autour du personnage de Jenny, jeune médecin généraliste. Un soir, elle n'ouvre pas sa porte à une jeune femme qui sonne après la fermeture de son cabinet. Le lendemain, elle apprend par la police que celle-ci a été retrouvée morte non loin de là. Alors que la police lui dit ignorer l'identité de cette jeune femme, Jenny va se lancer toute seule dans une enquête pour essayer de savoir qui elle est.
"On s'intéresse à notre personnage, qui est le Docteur Jenny. Et c'est quelqu'un qui va se sentir responsable, alors que personne ne se sent responsable. C'est pour ça qu'elle va mener cette enquête", a expliqué lors d'une conférence de presse Luc Dardenne, 62 ans, le cadet des deux frères. "Il y a longtemps qu'on parle d'un personnage qui essaie de réparer, je pense que c'est venu de là. On a parlé de quelqu'un qui voulait réparer, et qui n'allait pas passer son temps à essayer d'esquiver les questions et les responsabilités", a renchéri son frère Jean-Pierre, 65 ans.
Habitués du Festival de Cannes, où ils font partie des rares cinéastes à avoir remporté deux fois la Palme d'or, les frères Dardenne, situent leur film à Seraing, dans la banlieue industrielle de Liège, leur ville natale, où ils aiment tourner leurs films. La caméra la suit dans son cabinet avec ses malades, dans ses déplacements pour des visites et, surtout, dans son enquête, allant de place en place avec la photo de la jeune femme pour essayer de retrouver ceux qui l'auraient vue et découvrir son identité.
Adèle Haenel, qui collabore pour la première fois avec les frères Dardenne, interprète cette femme déterminée, tout en retenue. "Ce personnage devient un autre, il est possédé par la fille inconnue qu'elle ne connaît pas, dont elle n'a pas vu le corps, dont elle a juste l'image, image qui la concerne au plus haut point", explique Luc Dardenne.
Traquant la vérité, les frères Dardenne posent la question de la responsabilité individuelle. "Nous, on ne fait pas des thèses sur telle ou telle situation. On est avec un personnage. Et ce qu'on espère, c'est que le spectateur en tant qu'individu soit concerné par ce comportement exceptionnel, peut-être un peu aberrant, peut-être exagéré, peut-être fou de Jenny", ajoute Luc Dardenne.
Les frères Dardenne en forme moyenne. Adèle Haenel est bien mais le film est très prévisible. #LaFilleInconnue #Cannes2016
— Yannick VELY (@yannickvely) 18 mai 2016
#LaFilleInconnue c'est un peu émouvant, un peu scolaire, un peu trop long, un peu bien, un peu chiant
— EmmaCTeaser (@EmmaCTeaser) 18 mai 2016
Festival de Cannes: Pourquoi on n'aime pas du tout "La Fille inconnue" des frères Dardenne https://t.co/p3z2nWfyu2 pic.twitter.com/6AMGRmsPfb
— 20 Minutes (@20Minutes) 18 mai 2016
LA FILLE INCONNUE très beau Dardenne sur le partage du sentiment de culpabilité @diaphana
— Cinéma LUX Caen (@luxcaen) 18 mai 2016
(avec AFP)
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