La cour d’assises du Rhône a condamné le 28 janvier 2018 un jeune médecin français à 5 ans de prison dont un avec sursis. Ce pédiatre était accusé de viol par soumission chimique sur une jeune femme et par « abus d’un état d’alcoolisation » sur une autre. Les faits qui lui sont reprochés, relatés par « Le Progrès », remontent au mois d’octobre 2010.
Depuis 2015, le jeune homme était chef de clinique dans le service de néonatalogie des hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en Suisse, avant que l’établissement n’apprenne sa condamnation et le licencie il y a quelques semaines. « Si nous avions su qu’il était sous le coup de telles accusations, il n’aurait certainement pas été embauché, admet Nicolas de Saussure, porte-parole des HUG. C’était un médecin apprécié, loyal et sérieux, nous avions d’autant moins de raison de le suspecter. »
L'établissement hospitalier précise que le médecin avait fait l'objet d'une vérification du certificat et attestation de bonne vie et mœurs (extrait de casier judiciaire), mais que celui-ci ne mentionnait aucune condamnation. « Même si la presse française évoquait les démêlés judiciaires de ce médecin, nous ne menons pas d'enquête sur Internet sur chacun de nos employés », ajoute Nicolas de Saussure.
Le père, également médecin, lui aussi condamné
L’accusé, âgé de 28 ans et interne en pédiatrie à Lyon à l'époque des faits, a reconnu avoir versé dans une bouteille de liqueur de violette une dose de Rivotril (clonazépam), un antiépileptique également détourné à des fins de soumission chimique. Il aurait ainsi drogué une étudiante de 24 ans et l’un de ses amis et abusé de la jeune femme, ce qu’il a nié durant toute la procédure judiciaire, évoquant des rapports consentants. Les deux victimes, qui disent ne pas se souvenir de la soirée, ont porté plainte deux jours plus tard.
Le jeune homme était également accusé d’avoir abusé d’une étudiante en médecine peu avant ces faits. Là encore, la victime aurait eu des rapports sexuels dont elle ne garde aucun souvenir. L’enquête n'a pas permis pas de déterminer si elle avait absorbé du Rivotril.
L’affaire ne s’arrête pas là. Selon « Le Progrès », le père de l’accusé, également médecin, avait fait pression sur la jeune femme. Accusé de subornation de témoin, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.
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