Alerte au Chikungunya à Rome, 17 cas détectés

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Publié le 15/09/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Dix-sept cas de Chikungunya ont été recensés depuis quelques jours dans la région du Latium, dont six à Rome, selon les données du Service régional de surveillance des maladies infectieuses (Seresmi). Une dizaine ont été détectés chez des personnes qui résident, ou ont séjourné, à Anzio, une cité balnéaire construite sous l’empire romain et située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, où des mesures de désinfection ont déjà été prises.

Le ministère de la Santé a lancé un plan de désinsectisation dans toute la capitale. « Nous sommes inquiets car la municipalité a trop attendu… l’alerte a été lancé le 7 septembre dernier, il fallait agir avant », estime la ministre de la Santé Beatrice Lorenzi. Dans une circulaire qui sera rendue publique, le ministère et la municipalité donnent également des indications aux habitants pour éviter le risque de contamination comme le fait d’éviter l’eau stagnante dans les plantes, un foyer potentiel pour la prolifération de moustiques-tigres.

Arrêt des dons de sang

Le ministère a aussi suspendu les dons de sang pour les habitants de la zone sud-est jusqu’à la mi-octobre. Cette mesure concerne environ 1,2 million de personnes. À titre de précaution, les poches de sang de ces donneurs, entreposées dans les banques du sang, devraient être retirées du marché. Selon un plan de sécurisation mis en place par la Banque nationale du sang, l’Institut supérieur de la santé et les régions, les dons de sang provenant des autres quartiers de la capitale seront placés en quarantaine pendant 5 jours. Passé ce délai, chaque donneur sera convoqué par une commission médicale et sera examiné pour évaluer le risque d’une éventuelle contamination. Les prélèvements de sang de donneurs ayant séjourné dans la capitale ou à Anzio, sont également suspendus pendant 28 jours à titre de précaution.

« Avec les changements climatiques et le risque de tropicalisation, il y a inévitablement une mutation des moustiques et la situation risque d’empirer », estime le Dr Loris De Filippi, président de MSF Italie qui rappelle que le moustique tigre est aussi un vecteur de la dengue. En Italie, les dernières épidémies de Chikungunya datent de 2007 avec 205 personnes contaminées dans la région de Ravenne (Emilie-Romagne) et 2014 lorsque 39 cas ont été détectés toujours dans le nord de la péninsule. Selon le ministère de la Santé, les patients auraient été contaminés durant un voyage à l’étranger.

De notre correspondante A. F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr