En cette période de controverses sur l’homéopathie, il est intéressant de relire ce que l’historien Paul Veyne en disait dans son livre : « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? » :
« Il n’y a pas de vérités contradictoires en un même cerveau, mais seulement des programmes différents qui enserrent chacun des vérités et des intérêts différents, même si ces vérités portent le même nom. Je connais un médecin qui, homéopathe avec passion, a pourtant la sagesse de prescrire des antibiotiques lorsque la maladie est grave : il réserve l’homéopathie aux cas anodins ou désespérés, sa bonne foi est entière, je le garantis : il a envie de s’enchanter de médecines non conformistes, d’une part, et de l’autre, il estime que l’intérêt du médecin et celui du malade sont que le malade guérisse ; ces deux programmes n’ont rien de contradictoires ni même de commun et la contradiction apparente n’est que dans la lettre des vérités correspondantes, qui veut qu’on soit homéopathe ou qu’on ne le soit pas. Mais les vérités ne sont pas inscrites comme des étoiles sur la sphère céleste : elles sont le petit rond de lumière qui apparaît au bout de la lunette d’un programme, si bien qu’à deux programmes différents correspondent évidemment deux vérités différentes, même si leur nom est le même. »
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