Entre 1.300 et 2.000 personnes ont défilé vendredi à Paris à l'appel de l'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), pour rappeler que ce scandale sanitaire "n'a toujours ni responsable ni coupable". "100.000 morts, zéro responsable, nous ne l'acceptons pas" : le mot d'ordre de la manifestation, dédiée à l'un des fondateurs de l'Andeva, Jean Dalla Torre, emporté à 83 ans en septembre par un mésothéliome, le cancer de l'amiante, visait à interpeller la justice et le monde politique.
Jean Dalla Torre avait été le premier en France à déposer une plainte contre X, en 1996, dans le dossier amiante, a rappelé Michel Parigot, vice-président de l'Andeva, au début de la manifestation. Et comme bien d'autres victimes de cet isolant cancérigène utilisé dans le bâtiment et interdit depuis 1997, il est mort "sans connaître l'issue" de la procédure judiciaire, a souligné l'association. "C'est la 20ème année d'instruction" et les victimes n'ont toujours "aucune certitude d'avoir un jour un procès" pénal, a déploré Michel Parigot.
L'Andeva refuse que les responsabilités dans le dossier de l'amiante soient cantonnées au niveau local et espère un grand procès. Une perspective qui semble s'éloigner après la mise hors de cause en avril par la Cour de cassation de huit personnes, dont Martine Aubry, dans l'enquête sur l'empoisonnement de salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados). Cet arrêt est "le second scandale de l'amiante et consacre la faillite de l'institution judiciaire", a déclaré Michel Parigot devant une foule de manifestants venus de toute la France. Les manifestants devaient défiler jusqu'au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris, chargé de l'instruction du dossier pénal de l'amiante, pour remettre aux magistrats les dossiers de 1.221 victimes des chantiers navals Normed et de Sollac à Dunkerque. Chaque année, plus de 3.000 décès dus à l'amiante seraient recensés, selon l'Andeva.sp/jg/fm
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature