Anévrisme de l’aorte abdominale : les chirurgiens vasculaires appellent à renforcer le dépistage

Publié le 27/06/2016
anévrysme

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Crédit photo : CHU BREST-GARO/PHANIE

« Quel est le point commun entre Albert Einstein et le Général de Gaulle ? L’un et l’autre ont été emportés par une rupture d’anévrisme de l’aorte abdominale … »  A l’occasion de son congrès annuel qui se tient actuellement à Grenoble, la Société de Chirurgie Vasculaire et Endovasculaire (SCVE) rappelle l’importance du dépistage des anévrismes de l’aorte abdominale (AAA), chez les personnes à risques. « La gravité de cette maladie, l’absence fréquente de symptômes ressentis par le patient, la proportion encore trop importante d’anévrismes opérés en rupture, tout cela justifie de continuer à alerter l’opinion et nos confrères généralistes »  souligne le Pr Jean-Luc Magne, Président de la SCVE et chef du service de chirurgie vasculaire au CHU de Grenoble.

Depuis 2013, la HAS recommande qu’un écho-Doppler à visée de dépistage soit proposé une fois dans leur vie, aux patients les plus à risque d’anévrisme. Soit les hommes de 65 à 75 ans fumeurs ou anciens fumeurs chroniques et ceux de 50 à 75 ans ayant des antécédents familiaux d’AAA (les femmes ne sont pas concernées car l’anévrisme touche majoritairement le sexe masculin).

Malgré ces recommandations, « on estime que l’AAA reste sous-diagnostiqué dans la population, notamment du fait de l’évolution silencieuse de cette maladie » indique la SCVE. Or « plus il se dilate, plus l’anévrisme est susceptible de se rompre, entraînant alors un risque élevé de décès (80 % des patients décèdent avant hospitalisation ou en périopératoire) alors que le dépistage permet de réduire la mortalité » poursuit la société savante qui plaide pour une exploration plus systématique des patients à risque.

Lorsqu’un anévrisme est dépisté à froid, une surveillance et un contrôle des facteurs de risque (tabac, hyper-cholestérolémie, hypertension) sont préconisés. Si l’anévrisme dépasse 5 cm de diamètre ou s'il grossit de plus de 1 cm par an, un traitement interventionnel est indiqué, qui peut être soit endovasculaire, soit chirurgical.


Source : lequotidiendumedecin.fr