Angioplastie coronaire : l'étude DOCTORS en faveur du guidage par tomographie par cohérence optique

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Publié le 06/09/2016
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La tomographie par cohérence optique (OCT) est une méthode d'imagerie intracoronaire qui est établie à partir d'une source lumineuse très proche de l'infrarouge. Comparée à l’échographie intracoronaire (IVUS), l'OCT, elle bénéficie d'une moins bonne pénétration à l'intérieur de la paroi de l'artère mais a une résolution spatiale 10 fois supérieure, ce qui pourrait en faire le nouveau champion du guidage de la pose de stent. C'est en tout cas que semble affirmer l'étude française DOCTORS dont les résultats ont été présentés en session « Hot Line » lors du congrès de la Société européenne de cardiologie.

« L'OCT donne des informations que ne peut pas donner l'IVUS », explique au « Quotidien » le premier auteur de l'étude, le Pr Nicolas Meneveau, du service de cardiologie du CHU Jean Minjoz, à Besançon. Elle renseigne notamment sur ce qui se passe dans l'intraluminal : déploiement du stent, caractéristique de l'angioplastie, forme de la plaque. » L'IVUS, quant à lui, donne des informations sur la composition de la paroi, ce qui « n'apporte pas d'informations susceptibles de modifier la stratégie », selon le Pr Meneveau, qui précise que « dans 2/3 des cas, les médecins déclarent avoir modifié leur stratégie en fonction des données de l'OCT ». Dans le cadre de DOCTORS, 240 patients victimes d'un infarctus du myocarde sans élévation du segment ST ont été répartis entre un groupe chez qui la pose de stent a uniquement été guidée par fluoroscopie, et un groupe chez qui les cardiologues interventionnels se sont de plus appuyés sur l'OCT pour guider et contrôler l'intervention.

Un appareil encore confidentiel

La fraction du flux de réserve coronarien (FFR) était significativement améliorée dans le groupe OCT (0,94 contre 0,92) et la proportion de FFR supérieurs à 0,90 était plus importante (82,5 % contre 64,2 %). Les médecins repéraient plus facilement les thrombus et les calcifications coronaires avec l'OCT : les patients du groupe OCT ont donc plus souvent reçu un traitement antiplaquettaire (53,3 % contre 35,8 %). Une mauvaise expansion du stent était en outre 4 fois moins fréquente (10,8 % contre 42 %) dans le groupe OCT. Il y avait également moins souvent des recouvrement imparfaits de la lésion par le stent (37,5 % contre 17 %). Déjà répandu en ophtalmologie, l'OCT est encore peu employé par les cardiologues interventionnels. « C'est un instrument qui reste encore confidentiel, mais tous les plus gros centres français sont déjà équipés », précise le Pr Meneveau. L’entraînement du cardiologue reste une donnée clé : « Nous n'avons obtenu ces résultats que parce que les participants de l'étude étaient très expérimentés », conclut le Pr Meneveau.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr