Tourisme
Est-ce le mot récif qui a donné son nom à la ville, ou bien l'inverse ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'une large barre rocheuse rend l'approche du rivage bien périlleuse à qui veut accoster sur les plages de Recife. Périlleuse mais pas impossible, car durant presque trois siècles, au nord-est du Brésil, les plages de Recife, de Salvador de Bahia ou de Natal ont été le terme d'un voyage sans retour, celui des bateaux négriers pourvoyeurs d'esclaves.
Aujourd'hui, en foulant le sable blanc de ces plages de rêve, on a un peu de mal à profiter du paysage simplissime sans une petite pensée à ces âmes arrachées à leur terre. Heureusement, l'esthétique chaloupée et réputée des Brésiliennes qui s'y déhanchent - bien qu'un peu surfaite à notre goût - fait oublier les cicatrices de l'Histoire.
Au Nordeste brésilien, on arrive par la côte, et c'est naturellement par les plages que débute la visite. Celles de Recife et de Maracaïpe donnent le ton : larges étendues sableuses, bordées de dunes envahies par une drôle de végétation. Au loin, les surfeurs s'en donnent à cur joie... au mépris des requins. Plus au sud, à Porto de Galinhas (le port aux « poulets », nom autrefois donné aux esclaves africains qui y débarquaient), l'océan fait quelques incursions dans les terres pour donner naissance aux mangroves où déambulent les jangadas (sortes de radeaux à voile utilisés par les pêcheurs). Tandis que les eaux claires de Praia Forte flattent la carapace vernissée des tortues de mer.
Non loin de là, Olinda, ancienne capitale de l'Etat du Pernambouc, classée au Patrimoine de l'humanité, brille par son architecture coloniale, l'une des plus belles du Brésil. La double influence portugaise et hollandaise a fait de ses rues le décor idéal des jours de carnaval. Ici, la moindre manifestation musicale est prétexte à la fête. Et Olinda, comme de nombreuses villes brésiliennes, dispute à ses voisines le titre du plus beau carnaval du pays.
A un saut de puce de là (une heure d'avion tout de même), Salvador de Bahia la belle est alanguie de tout son long sur la baie de tous les saints.
Bahia, comme on l'appelle là-bas, est une ville à deux étages. Comme à Budapest ou Bergam, la ville haute domine de sa hauteur, et de son histoire, une ville basse populeuse et plus « moderne ». Avec près de 2,5 millions d'habitants, la capitale de l'Etat de Bahia est la ville du Brésil qui a le mieux conservé ses racines africaines. Les démonstrations de
capoeira(lutte-danse héritée des esclaves) - pas seulement réservées aux touristes -, et la pratique encore très vivace des
candomblés, rituels religieux venus d'Afrique, en sont la preuve tangible.
Moins esthétiques et pittoresques que la partie haute de la ville, les quartiers bas de Bahia n'en ont pas moins de charme. Ne pas rater notamment le splendide
Mercado Modelode la
Praça Cairu,dont les étals colorés jouxtent l'accès à l'ascenceur (hors immeuble) le plus haut du monde, l'
Elevador Lacerda.Rénovée en 2000, la machinerie bien huilée permet d'accéder à la ville haute en moins d'une minute. Outre l'imprenable point de vue qu'il permet d'atteindre, l'ascenceur accède au plus important ensemble architectural colonial de l'Amérique du Sud, le quartier du Pelourinho.
Une ambiance de fête
Pelourinho, c'est d'abord des églises. Celles du Mont Serrat, celle de Notre Seigneur de Bonfim, symbole de la religiosité des Bahianais, et surtout la spectaculaire église de Saint-François d'Assises qui, avec sa tonne d'or de décoration, est réputée être la plus riche du Brésil.
C'est aussi une enfilade de rues étroites aux maisons colorées où alternent galeries d'art naïf et restaurants (qui poussent comme des champignons depuis quelques années). Mais le quartier du Pelourinho est surtout marqué par une ambiance particulière.
Car lorsque les derniers rayons solaires embrasent les façades de la place largo do Pelourinho, l'animation se fait croissante. Plus de monde dans les rues, plus de musique, et partout cette impression que quelque chose d'inhabituel se prépare. La fête. Car à Bahia, les prétextes sont nombreux à défiler, jouer et danser.
Ce soir, comme tous les 20 novembre, c'est la traditionnelle fête de la négritude. Pour l'occasion, les Bahianaises à la peau sombre, réunies au centre de la place largo do Pelourinho, ont revêtu de magnifiques robes à cerceaux et dentelles blanches. Au terme de l'office religieux, dont les échos sourdent de l'église voisine, chacune d'entre elles libérera la colombe qu'elle tient au creux des mains.
En attendant le geste chargé de symbole, la musique enfle dans la ville. Venue de l'une des ruelles qui alimentent la place, une petite bande d'enfants s'avance. Les uns avec les mains, d'autres avec un simple tube de plastique, les gamins tapent sur des tambours à la mesure d'un cur qui bat. Celui de la ville ? Los ninhos do Pelourinho, les orphelins du quartier progressent lentement au rythme des percussions. Certains n'ont pas 5 ans. Et le regard triste des bambins des rues ajoute une note dramatique à la vibration déjà grave de leurs instruments.
Pour partir
TRANSPORTS : Vols quotidiens Paris/Salvador de Bahia ( via Lisbonne) sur la TAP Air Portugal à partir de 814 euros A/R (jusqu'au 30 juin) et à partir de 868 euros A/R.
Rens. : TAP Air Portugal, tél. 0820.319.320.
FORMALITES :
Passeport en cours de validité, valable plus de 6 mois après le retour.
CLIMAT :
Climat tropical. Il fait chaud et humide pratiquement toute l'année. A Recife et à Salvador, les températures hivernales et estivales restent proches.
DECALAGE HORAIRE :
3 heures en hiver (Europe), 4 heures en automne et printemps. Eté, 5 heures.
SANTE :
Le vaccin contre la fièvre jaune est conseillé mais non obligatoire.
MONNAIE :
L'unité monétaire est le réal brésilien (BRL).
5 real = 1,5 euros.
Cartes de crédit acceptées dans les hôtels, restaurants et boutiques.
LANGUES :
Le portugais. Anglais parlé dans les grandes villes. Les Brésiliens dans leur ensemble comprennent l'espagnol.
HOTELS:
A Salvador da Bahia-Itapoa :
- Hôtel Sofitel Salvador (1e cat. sup.), rua Passargada, tél. : (71) 374.8500, fax : (71) 374.9150.
Face à l'océan, près de la plage d'Itapoa. A partir de 83 euros la chambre double avec petit déjeuner.
- A Recife - Porto de Galinhas :
Hôtel Summercille Beach Resort, 9 access Muro Alto-Sem Numero Alto Ipojuca, tél. : 0055.21.3302.55.55.
SEJOURS :
Marsans propose un forfait séjour-découverte à Salvador de Bahia de 9 jours/7 nuits en hôtel 3 étoiles petit déjeuner avec trois excursions incluses (l'île d'Itaparica, la ville coloniale de Cachoeira et un dîner typique avec spectacle de « Capoeira ») à partir de 1 200 euros Paris/Paris.
Voir aussi la brochure Voyageurs au Brésil, pour des voyages à la carte.
RENSEIGNEMENTS :
- Ambassade du Brésil, 34, cours Albert-1er, 75008 Paris, tél. : 01.45.61.63.00.
(Informations Tourisme : 01.45.61.63.74.)
- Marsans International, 10, rue du Fbg-Montmartre, 75009 Paris, tél. : 0825.031.031. Brochure Brésil-Amérique du Sud dans les agences et à Quotidien-Voyages, tél. : 01.53.63.84.40.
- Voyageurs au Brésil : 5, place André-Malraux, 75001 Paris, tél. : 01.42.86.17.70.
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