Le théâtre est-il un instrument de connaissance ? Non, bien sûr. Pour autant, au final, il y a bien un air de frustration avec le texte de Marie NDiaye mis en scène avec finesse par Stanislas Nordey. Pourquoi Berlin ? Mon garçon ? Une mère se rend dans la capitale allemande pour prendre des nouvelles de son fils. On apprendra qu'il s'est enfermé tout seul dans la prison du terrorisme, emmuré vivant dans une idéologie, une religion. Certes la langue de Marie NDiaye est belle, riche, poétique avec ces monologues, ces voix intérieures qui se répondent. Comme si tout vrai dialogue en ce XXIe siècle débutant s'avère impossible, miné par la radicalité, l'étrangeté de chacun, la laideur du monde, ici de Berlin. À la vivacité des échanges, l'autrice opte pour le conte, le refus du psychologisme avec ces pieds de nez au réel, en dépit des images noir et blanc de la ville, très réalistes, échappées d'un reportage, utilisées comme décor. Alors certes, le spectacle est hypnotique. Mais s'il repose sur une construction solide, il bute sur la vision retenue. Que dire sur la famille, le couple, la solitude, le terrorisme ? L'esthétique ne peut pas toujours servir de paravent à l'immensité de réponses ici introuvables.
Berlin mon garçon, de Marie NDyaye, mise en scène de Stanislas Nordey, Odéon, théâtre de l'Europe, jusqu'au 27 juin.
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