Cancer du col : des projets de vaccin antipapillomavirus

Publié le 03/01/2001
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G RAND pourvoyeur de cancer du col, le papillomavirus pourrait faire l'objet d'une vaccination. Des essais sont menés dans cette direction. Ils ont été présentés à la 18e Conférence internationale sur les papillomavirus, à Barcelone, ainsi qu'à Liège au 2e Congrès mondial sur les vaccins et l'immunisation.

Certes, la prévention du cancer du col utérin repose sur le dépistage, mais des facteurs économiques et logistiques en limitent l'action à certaines populations favorisées. Les recherches, a expliqué, à Barcelone, le Dr Douglas Lowy (Bethesda, Etats-Unis), portent actuellement sur des vaccins basés sur l'utilisation de particules virus-like (VLP), telles que la protéine L1 de la capside. L'immunisation systémique obtenue lors de l'injection de protéines VLP L1 purifiées peut induire un titrage élevé d'anticorps dans des modèles animaux d'affection à HPV et peut protéger contre les futures infections liées à ce même virus. Les premiers essais sur l'homme ont montré que l'injection systémique de VLP L1 est bien tolérée et peut induire une réaction immunogène sans recours à des adjuvants. Des études sont en cours afin d'évaluer l'intérêt de ce type de vaccins sur l'immunité au niveau de la muqueuse et donc sur le développement génital d'infections à HPV.

Des vaccins multivalents en développement

Toutefois, la protection conférée sera spécifique du type de papillomavirus (type 16 ou 18, par exemple). Aussi, et partant du fait que la plupart des cancers cervicaux sont dues à des infections multiples à HPV, des vaccins multivalents sont en développement. L'obstacle de la spécificité de la préparation pourrait être également contourné par des vaccins interférant avec le peptide L2, et non plus L1, cette protéine étant présente chez plusieurs types de papillomavirus.
Au congrès de Liège, une étude présentée par des immunologistes britanniques (M. Admas et coll, Cardiff) a établi, qu'après injection intradermique d'un vaccin synthétisé à partir d'HPV 16 et 18, une immunité spécifique, médiée par des lymphocytes T cytotoxiques, a été obtenue chez des volontaires saines ou atteintes d'un cancer du col non invasif. Une autre étude, belge cette fois (P. Delvenne), a montré que l'application locale d'un facteur recombinant stimulant la formation de colonies de granulocytes ou de macrophages (GM-CSF) sur des lésions précancéreuses cervicales peut induire une immunisation antigénique naturelle contre l'HPV.

Un test cutané simple

En fin d'année, enfin, une équipe autrichienne (R. Höpfl et coll.) a proposé un test cutané simple qui, à la manière d'une IDR contrôlant l'immunité acquise par le BCG, se positivé lors de la guérison spontanée de lésions cervicales à HPV de type 16. Un test à la fois utile en suivi clinique et dans le contrôle d'essais vaccinaux.

Dr Guy BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828