Combien de médecins sont partis sans successeur ?

Publié le 29/01/2018
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J’ai bien lu votre article paru dans notre « Quotidien » n° 9631 du lundi 15 janvier 2018 sur la revente des cabinets médicaux et j’ai été très surpris que vous ayez pu tirer de telles statistiques sur les prix de revente de nos clientèles. À quelques exceptions près des cabinets des villes universitaires ou de zones côtières, n’êtes-vous pas au courant du fait que, pour ce qui est de la médecine générale au moins, les clientèles ne se revendent plus depuis longtemps ? Bien contents encore quand nous parvenons à trouver un successeur à titre gratuit, pour ne pas laisser nos patients ou associés dans l’embarras…

J’en ai fait l’expérience lorsque j’ai cessé mon activité fin 2013 à 66 ans passés. Après trois ans de vaines recherches et de déconvenues, un confrère Franco-espagnol s’est miraculeusement présenté pour reprendre ma place ; quasiment tous mes anciens patients s’en déclarent satisfaits et cela a été pour moi un très grand soulagement.

Partir « comme un voleur » en laissant « la clé sous la porte » ainsi qu’ont dû le faire nombre de nos Confrères qu’on a parfois même vus en larmes à la TV m’a donc été épargné, mais je ne peux pas oublier quand même que lorsque j’ai succédé en 1977 à un Confère âgé et fatigué, j’ai dû acheter sa clientèle (c’est ainsi qu’on disait à l’époque, aujourd’hui on dirait « patientèle » ou « droit de présentation », « indemnité d’intégration », etc.) pour la somme de 40 000 F, ce qui à l’époque était loin d’être négligeable.

Il aurait été intéressant que votre article nous donne des précisions sur le pourcentage de clientèles qui sont réellement revendues et non cédées gratuitement, en médecine générale comme en spécialités, et selon les régions. De même, savoir combien de médecins, généralistes ou spécialistes, ont dû cesser leur activité sans trouver de successeur ne serait pas inutile…

N.D.L.R. : L'article évoqué se basait sur les statistiques d'Interfimo, qui portent uniquement sur les ventes effectives de patientèle de médecins -comme précisé par notre journaliste. Il est clair qu'un grand nombre de médecins ne parvient pas à trouver un repreneur. À ce jour, aucune statistique ne renseigne sur le nombre ou la proportion de ces infortunés confrères.

Dr Bernard Dauptain, médecin généraliste, Bénagues (09)

Source : Le Quotidien du médecin: 9635