Ne pas confondre plantes comestibles et plantes toxiques. Tel est le message que publie ce jour l’ANSES. Suite aux signalements de plusieurs cas d’intoxication grave, dont deux décès, l’agence sanitaire appelle à la vigilance et livre des recommandations pour éviter les risques d’intoxication.
1 872 cas de confusion d'origine alimentaire
« Certaines plantes toxiques ressemblent à des plantes comestibles et peuvent être confondues avec ces dernières lors de cueillettes dans la nature mais également dans le jardin ou le potager », indique l’ANSES dans un communiqué de presse publié ce lundi 1er juillet 2019. En vue de quantifier les intoxications liées à de telles confusions et d’identifier les plantes les plus fréquemment confondues, l’Agence sanitaire et le réseau des centres antipoison ont réalisé une enquête rétrospective. Les cas d’exposition à des plantes ont été extraits du système d’information des centres antipoison (SICAP) entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2018.
Ainsi, en six ans, 1 872 cas de confusion alimentaire avec des plantes ont été recensés, selon les résultats de cette enquête qui montrent une stabilité. En effet, depuis 2012, le nombre de cas de confusion enregistrés par les centres antipoison varie chaque année autour de 250 ans, rapporte l’ANSES dans son bulletin des vigilances sanitaires daté de juin. Si toutes les tranches d’âge étaient concernées, 5 % avaient moins de 6 ans, note l'Agence sanitaire. D'un point de vue géographique, les confusions étaient prépondérantes dans les régions du sud de la France et la Bretagne.
Céphalées, tremblements, troubles digestifs…
Si certaines ingestions n'ont pas posé de problème particulier, d'autres ont provoqué des symptômes plus ou moins graves, de céphalées à des troubles digestifs, en passant par des tremblements. Selon le Dr Sandra Sinno-Tellier, « les symptômes ne sont pas à négliger ». Et pour cause, certaines plantes provoquent des symptômes cardiaques ou neurologiques, pouvant potentiellement entraîner la mort. « Chaque année, deux à trois cas dont les symptômes menacent le pronostic vital, sont rapportés », poursuit la responsable de la toxicovigilance à l'ANSES.
En juin 2019, un homme de 63 ans est décédé suite à la consommation d’œnathe safranée qu’il avait confondue avec du persil tubéreux, cultivé et ramassé dans son jardin. Un an plus tôt, un promeneur est décédé après avoir consommé une plante qu’il avait cueillie au cours d’une randonnée. Dans un communiqué de presse publié le 20 mai 2019, l’ARS Grand Est attirait l’attention du public sur les risques d’intoxications graves induit par la consommation de plantes sauvages, suite au signalement de deux cas d’intoxication graves par confusion avec du colchique.
Ne pas consommer la plante, en cas de doute
Face à ces risques d’intoxications, l'ANSES et les centres antipoison « mettent en garde contre la consommation de plantes supposées comestibles qui n'auraient pas été clairement identifiées », soulignant que les descriptifs et photos de livres ou de pages Internet ne suffisent pas. « Au moindre doute, il ne faut pas consommer les plantes ramassées, et demander conseil à un spécialiste en horticulture ou en botanique », insistent-ils. « Il faut appeler le 15, dès qu'un signe de détresse vitale se manifeste », rappelle le Dr Sinno-Tellier.
L’agence sanitaire recommande par ailleurs de photographier les plantes ramassées pour permettre leur identification en cas d’intoxication, et de ne pas cueillir par brassées, pour éviter de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
Parallèlement à ces recommandations, l’ANSES a établi, en fonction des saisons, une liste des plantes les plus fréquemment confondues et celles à l’origine des cas d’intoxications les plus graves (cf ci-dessous).
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