Après une année de fonctionnement, le congé de paternité apparaît comme une avancée indéniable pour la famille.
Quelque 250 000 pères ont bénéficié du congé de paternité en 2002, première année de mise en œuvre du dispositif, tandis que 796 000 naissances étaient enregistrées dans le même temps, indique une étude du ministère des Affaires sociales.
Lancé par le gouvernement Jospin, ce congé de 11 jours consécutifs (18 en cas de naissances multiples) s'ajoute à l'absence de 72 heures autorisée jusqu'alors par le code du travail. Il est accordé avec un préavis d'un mois aux pères en activité ou chômeurs, salariés ou indépendants, dans les 4 mois suivant la naissance ou l'adoption d'un enfant. Il entraîne une suspension du contrat de travail et donne lieu à la perception d'indemnités journalières (un total de 611 euros en moyenne), versées par l'assurance-maladie.
Les enquêteurs relèvent que « la quasi-totalité des raisons invoquées par les pères qui n'ont pas pris leur congé est d'ordre professionnel ». Les motifs avancés sont une charge de travail trop importante ou encore la crainte des réactions patronales. « Pour les salariés en situation professionnelle précaire ou délicate, et en période d'essai, la peur d'une désapprobation de l'employeur et de ses conséquences éventuellespeut empêcher le recours » au congé. « D'une façon générale, les entreprises semblent avoir accueilli la mesure de façon bienveillante. »« Le retour au travail peut se révéler, en revanche, plus difficile qu'à l'issue d'un autre congé. Quelquespères, après avoir passé 15 jours auprès de leur famille, disent éprouver un sentiment de culpabilité ou de regret » à reprendre leur activité. Si le congé « semble participer d'un symbole de reconnaissance d'une place pour les pères auprès de leur enfant nourrisson », la mère « reste, après la reprise de travail du père, le parent disponible, qui dispense attention et soins, le congé n'étant à cet égard qu'une "parenthèse" dont il est trop tôt pour dire si elle participera à d'autres évolutions dans l'avenir », concluent les enquêteurs.
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