Olivier Véran a annoncé ce vendredi sur Europe 1 que des masques de protection de type FFP2 allaient être distribués aux soignants, en priorité dans les zones où le coronavirus est le plus actif, puis sur l’ensemble du territoire.
« J’ai informé les leaders syndicaux, ainsi que le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, qu’ils auraient des masques FFP2, c’est-à-dire les masques à haut niveau de technicité, a déclaré le ministre de la Santé, affirmant que cette mesure s'appliquait immédiatement. La logistique se déploie d’abord vers les sites où la circulation du virus est la plus active, puis très progressivement sur tout le territoire national. »
La mise à disposition de ce matériel considéré comme le plus efficace contre les virus respiratoires était réclamée depuis plusieurs jours par les syndicats de médecins libéraux et d'autres professionnels de santé. La profession avait particulièrement mal vécu que le ministère de la Santé, devant la pénurie de masques, réserve les FFP2 aux seuls médecins hospitaliers.
Nouvelle volte-face sur les consignes
Comme l'avait révélé Le Généraliste, le ministère avait d'ailleurs modifié ses consignes sur l'usage des masques à destination des professionnels de santé de ville, se réfugiant derrière une ancienne étude du JAMA selon laquelle l'efficacité de la protection des masques chirurgicaux était quasi équivalente à celle des masques FFP2… contre la grippe. Une note recommandait aux médecins généralistes d'utiliser un masque chirurgical en présence d'un patient présentant des symptômes grippaux, lui-même équipé d'un masque chirurgical.
Mais la pénurie généralisée de masques n'a pas permis à tous les médecins ni à tous les autres professionnels de santé de ville d'être équipés. Tous n'ont pas pu se voir délivrer une boîte de 50 unités dans les pharmacies comme cela était théoriquement possible depuis le 2 mars.
Ce jeudi, Olivier Véran avait annoncé devant l'Ordre et les syndicats de pharmaciens le déblocage de masques dans les tout prochains jours alors que les officines sont en rupture de stock et ne peuvent plus « honorer les prescriptions médicales ».
Une forte attente du terrain
« Nous devons la protection à ceux qui nous protègent, a affirmé ce vendredi le ministre de la Santé sur Europe 1. Il faut armer les infirmières, les médecins, mais aussi les kinés, les dentistes, tous les acteurs de santé en ville. Il leur faut des armes dans cette bataille contre le virus. »
« J’ai destocké deux fois 15 millions de masques (chirurgicaux, ndlr), par camions, dans toutes les officines de France, a poursuivi Olivier Véran. Ces masques ont été fortement consommés la première fois, y compris par des gens qui ne relèvent pas de la doctrine du port de masque. Maintenant, la doctrine est claire : ne portez pas de masque si on ne vous demande pas expressément d’en porter. »
Cet approvisionnement de masques est très attendu sur le terrain comme en témoigne le témoignage hier soir dans l'émission Envoyé Spécial (France 2) du Dr Bertrand Legrand, généraliste à Tourcoing (reportage intégral à revoir ici).
Joint par Le Généraliste, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, se réjouit de cette annonce mais attend leur arrivée. « Un nombre suffisant de ces masques FFP2 devra être mis à disposition des médecins car leur durée de vie étant limitée », prévient-il.
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