Des pharmaciens veulent prolonger la délivrance de traitements longs sans passer par le médecin

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Publié le 03/06/2020
Délivrance en pharmacie

Délivrance en pharmacie
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Depuis la mi-mars et jusqu'au 31 mai, les patients suivant un traitement de longue durée avaient la possibilité de faire renouveler leur ordonnance directement en pharmacie, sans passer par la case médecin traitant. Cette mesure exceptionnelle liée à la pandémie de Covid-19 devait notamment permettre d'alléger la charge de travail des médecins. Bien que critiquée par certains praticiens pour avoir participé, selon eux, à l'éloignement des patients les plus fragiles des cabinets de médecine générale, de nombreux patients se sont rendus en pharmacie pour renouveler leur traitement. Les généralistes craignaient également de ne pas être informés de ces renouvellements directs en officine.   

Pathologies cardiovasculaires et diabète en tête des renouvellements

À l'heure du bilan, et alors que la dispensation adaptée par les officinaux sera possible à compter du 1er juillet, la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO) et plusieurs associations de patients * ont mené l'enquête auprès de 2 084 pharmaciens la semaine du 21 avril. La quasi-totalité des répondants (98 %) affirment avoir conseillé au patient de prendre contact avec leur médecin traitant. L'enquête s'est également intéressée aux pathologies ayant fréquemment fait l'objet d'une demande de renouvellement pendant le confinement. Les pathologies cardiovasculaires et le diabète arrivent en tête (24 % chacun), suivis des traitements pour l'asthme (22 %), la BPCO (17 %) et les pathologies dermatologiques (13 %). 

Quatre pharmaciens interrogés sur dix ont toutefois remarqué que les patients atteints de maladies chroniques n'étaient pas venus faire renouvellement leur ordonnance. Si une part a pu passer par la voie classique en contactant son médecin traitant, en téléconsultation notamment, ce chiffre peut alerter sur le fait que, malgré les mesures mises en place pour éviter les ruptures de soins, certains patients ont suspendu leurs suivis. La SFSPO appelle ainsi à renouveler la mise en place « d'actions coordonnées avec les médecins traitants afin de poursuivre les dispositifs utilisés lors du confinement (télémédecine, renouvellement d’ordonnance, ...) d'en faire évoluer les contours pour répondre au mieux aux demandes des associations de patients, tout en garantissant la sécurité des soins ». Il n'est pas certain que les médecins généralistes soient de cet avis.

 

*Association Française de Lutte Rhumatismale (AFLAR), Association François Aupetit (AFA) et France Lymphome Espoir.


Source : lequotidiendumedecin.fr