Deux nouveaux outils pour évaluer l'observance dans l'HTA

Par
Publié le 15/12/2016
hta

hta
Crédit photo : DR

À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre l'hypertension artérielle, le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle (CFLHTA) et la Société française d'hypertension artérielle (SFHTA) proposent que soient mis en place deux nouveaux outils pour mieux évaluer et améliorer l'observance thérapeutique des patients hypertendus.

Utilisables par les professionnels de santé et les patients

Ces outils, l'échelle EVAL-OBS et le score FLAHS-OBS, sont utilisables aussi bien par les professionnels de santé que par les patients et téléchargeables sur les sites www.comitehta.org et www.Hypertension-France.fr. Mis en place par le CFLHTA, ils permettent d'estimer le niveau d'observance des hypertendus.

L'application EVAL-OBS utilise la technique de l'échelle visuelle analogique qui permet au patient de positionner un curseur sur une échelle en fonction du nombre de comprimés pris. « Grâce au positionnement du curseur sur l'échelle, le médecin ou le patient lui-même va pouvoir déduire une probabilité de la mauvaise observance de la thérapeutique au cours du dernier mois, c'est-à-dire savoir si le traitement a été pris moins de 80 % du temps du traitement sur cette période », précise le Pr Xavier Girerd, cardiologue au CHU de la Pitié-Salpêtrière et trésorier du CFLHTA.

FLAHS-Observance est un calculateur du risque d'inobservance, classé en faible, intermédiaire ou fort, basé sur les réponses rapportées pour 10 critères relatifs aux caractéristiques personnelles et à l'état de santé du patient.

Mauvaise observance pour deux patients sur cinq

D'après une enquête*, menée en 2015 à la demande du CFLHTA, seulement 60 % des patients hypertendus traités prennent correctement leurs médicaments. Trois situations, en particulier, révèlent une observance insuffisante.

Lors de la première année du traitement, notamment, puisqu'à la fin de cette première année, 35 % des patients ne prennent pas leurs médicaments. Pour le Dr Bernard Vaïsse, président du CFLHTA et cardiologue à l'hôpital de la Timone, à Marseille, « Il faut que le patient soit le principal acteur de sa maladie, de sa prise en charge ». Le CFLHTA a donc proposé à la SFHTA de mettre en place une consultation d'annonce comme il en existe en diabétologie et en cancérologie.

Une observance insuffisante du traitement est également observée chez les patients présentant des pathologies associées comme l'hypercholestérolémie ou le diabète, et qui sont soumis à des traitements multiples. Chez ces hypertendus, plus le nombre de comprimés prescrits augmente, moins ils sont pris. « Pour pallier ce problème, le patient doit en discuter avec son médecin car des solutions existent telles que la prescription d'associations fixes qui permet en 1 comprimé de donner 2 à 3 principes actifs », explique le Dr Vaïsse.

Enfin, dans les cas d'hypertension artérielle résistante, près de 50 % des patients prennent de façon imparfaite voire ne prennent pas leurs médicaments. « Il faut chercher la cause de cette résistance », note le Dr Vaïsse. « Il est primordial que le médecin communique avec eux et prenne le temps d'expliquer la nécessité de prendre ce traitement, et de contrôler son automesure tensionnelle », souligne-t-il.

« Prendre un médicament quotidien n'est pas un comportement naturel et pourtant, sa prise régulière est un moyen efficace de contrôler la pression artérielle et de prévenir les complications de l'hypertension », conclu le Dr Vaïsse.

*FLAHS 2015 : baromètre de l'hypertension en France métropolitaine réalisé sur un échantillon de 6 379 sujets âgés de 55 ans et plus dont 1 724 individus traités disposant d'appareil d'automesure


Source : lequotidiendumedecin.fr