Disparition du Dr Doppia, syndicaliste et « ange gardien » des médecins

Le Dr Max-André Doppia, président d'Avenir Hospitalier, est décédé lundi 13 novembre des suites d'un accident vasculaire cérébral. L'anesthésiste-réanimateur au CHU de Caen avait 64 ans. La nouvelle a déclenché une vague d'émotion dans le corps médical. Car le Dr Doppia ne s'est pas uniquement distingué par son action syndicale – il fut membre pendant 20 ans du SNPHAR-E, le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi avec qui il s'est démené pour de meilleures conditions de travail ou rendre plus attractive la profession.

Il s'est aussi pleinement engagé dans la lutte contre la souffrance au travail et les risques psychosociaux.

« Depuis de nombreuses années, Max était très investi dans de nombreux sujets professionnels et syndicaux hospitaliers où sa passion et son enthousiasme faisaient merveille, et en étaient le moteur », témoigne Jacques Trévidic, président d'Action Praticiens Hôpital.

Le Dr Doppia a été l'un des principaux artisans de la campagne "Dis Doc, t'as ton doc ?", lancée en mars dernier avec le collège des anesthésistes-réanimateurs français, opération qui invitait les praticiens hospitaliers et libéraux à déclarer un médecin traitant afin de mieux prévenir burn-out et suicide – en France, 80 % des médecins n’ont pas de médecin personnel et privilégient l’autodiagnostic et l’automédication.

« Hey doc », le succès international d'une campagne

Le collège de la médecine générale avait clos son grand congrès national, à Paris, en présentant cette initiative. Le ministère de la Santé avait décidé largement de diffuser cette campagne « pour prendre soin de ceux qui soignent ». Soutenue par 30 partenaires institutionnels, la campagne, a rencontré un franc succès et a été relayée au niveau européen.

Le SNPHAR-E a salué « la constance et le courage » du Dr Doppia « à défendre ce qui lui tenait à cœur, la dignité et la reconnaissance au travail ».

« Il a toujours su concilier gentillesse et détermination, amitié et fermeté, constance et convivialité », souligne le syndicat présidé par le Dr Michel Dru.

Le président de l'Ordre, le Dr Patrick Bouet, s'est également exprimé sur Twitter : « Sa disparition brutale est une véritable perte pour nous tous et pour le syndicalisme hospitalier ».

« Le monde hospitalier public perd un collègue généreux, à l'écoute qui a beaucoup œuvré pour l’hôpital », relève encore le Syndicat des radiologues hospitaliers.

Les syndicats de jeunes (ANEMF, ISNAR-IMG, ISNCCA, ISNI) ont également exprimé leur grande tristesse : « Max a su être un exemple [...] Son humanité et ses valeurs vont nous manquer ».

Les médecins ont perdu un fervent défenseur et un ange gardien.