Douleur veineuse : l'apport de la classification internationale

Publié le 06/04/2003
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La douleur d'origine veineuse est une réalité, c'est un indicateur d'inflammation, souligne le Dr Nicolas Danziger, neurophysiologiste (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris). Présente dès le stade précoce, elle n'est pas directement corrélée à la distension veineuse mais à la libération de médiateurs algogènes et inflammatoires intervenant dans le remodelage et la destruction de la paroi veineuse.

Comme les autres douleurs viscérales liées à la mise en jeu des fibres C, elle est diffuse, mal localisée, difficile à décrire. Elle est cependant perçue comme plus désagréable qu'une douleur cutanée (données expérimentales). Aux stades avancés, la sensation douloureuse est moins nette (perte de réactivité des cellules endothéliales).
La classification internationale CEAP (Clinique Etiologie Anatomie Physio-pathologie) représente, selon le Dr J.-P. Laroche (Montpellier), une avancée dans la prise en charge de la maladie veineuse : elle codifie les différents traitements en fonction des stades, depuis les conseils hygiénodiététiques jusqu'aux solutions chirurgicales en passant par la prescription de veinotoniques agissant sur l'inflammation et la douleur.

Des marqueurs de la maladie

La mise en évidence dans les tissus de marqueurs de la maladie (L sélectine, métallo-protéase 9) et le dosage de l'hémosidérine urinaire (marqueur de sévérité) pourraient renforcer les preuves d'efficacité de ces traitements et conforter leurs indications actuelles.
Une enquête auprès de 1 065 femmes ayant une insuffisance veineuse montre que la majorité d'entre elles ont un métier à risque, souligne F. A. Allaert (CHU Dijon) : 70 % travaillent debout. La plupart exercent un métier à faible niveau de formation et ne peuvent changer de travail.
Les coûts de la maladie sont importants (formes évoluées : un quart des patients), notamment les coûts indirects avec 12 % d'arrêts de travail d'une durée moyenne de 15 jours.

MEDEC 2003. Point presse parrainé par les Laboratoires Beaufour.

Dr Janine DEFRANCE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7310