Face à la dépendance d’un patient, à une personne en fin de vie ou à un malade souffrant d’Alzheimer, les généralistes se sentent parfois bien seuls, assaillis de questions sur la façon de les prendre en charge. Des interrogations et un isolement que le Dr Jean-Luc Philip a constaté au cours des consultations réalisées dans son cabinet niçois, de ses interventions en maison de retraite ou en EHPAD.
Pour rompre la solitude des soignants, il a lancé, en octobre dernier, un groupe éthique sur le territoire de Nice Est. Une fois par mois, les acteurs de santé – médecins ou paramédicaux, en institution ou en libéral – se retrouvent pour échanger et partager leurs expériences. « Les réunions portent sur un thème et une situation vécue, qui pose des questionnements, est présentée à tous pour en parler », explique le généraliste, co-animateur du groupe avec son épouse. En décembre, les participants se sont ainsi interrogés sur la prise en charge d’une patiente de 90 ans, en Ehpad depuis 2 ans, grabataire et dans un semi-coma. « Nous ne sommes pas là pour prendre une décision collégiale mais pour étudier des pistes », précise-t-il. Et s’enrichir, mutuellement. Après un nouveau cycle de rencontres, Jean-Luc Philip espère publier un recueil des problèmes éthiques discutés et des réflexions qu’ils ont suscitées.
Les autres projets nominés
Dr Michaël Rochoy, branché pharmacovigilance. Alors qu’on estime à 300 000 le nombre annuel d’effets indésirables graves, seuls 1 900 ont été déclarés en 2013 aux Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Sur la même période, les 3 846 généralistes du Nord-Pas-de-Calais n’ont indiqué, aux CRPV, que 47 effets indésirables sur les médicaments. Pour inciter les médecins de la région à déclarer ceux intervenus dans leur patientèle, le Dr Rochoy, installé à Outreau, dans le Pas-de-Calais, a créé, en juillet 2014, le site internet du CRPV. En deux mois, 135 déclarations de généralistes ont été enregistrées. Et une enquête montre qu’il est jugé utile par 98% des utilisateurs.
Le Dr Gilles Dixsaut et le coût de la pollution. La pollution atmosphérique coûte entre 1 et 2 milliards d’euros chaque année. C’est ce qui ressort de l’évaluation d’un groupe de recherche emmené par le Dr Gilles Dixsaut, médecin généraliste à Paris, dans le VIIe arrondissement. Postulant que la connaissance des coûts induits par la pollution de l’air pour le système de soins est déterminante dans l’élaboration d’une politique de santé publique, il s’est entouré de spécialistes en épidémiologie, pneumologie et économie de la santé pour calculer les coûts de la part relevant de la pollution dans la prise en charge de pathologies respiratoires les plus répandues.
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