Notre spécialité est de plus en plus pratiquée selon la littérature scientifique et les référentiels de la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR). Et pourtant on peut se demander si toute notre activité n’est dictée que par la mise en application de la médecine basée sur les preuves ? Lorsque l’on voit travailler un collègue avec ses petites manies, nous avons l’impression qu’il agit avec des rituels, souvent irrationnels, mais qui lui tiennent à cœur. Sa façon de ranger sa salle, de parler à ses patients avant l’induction et de fixer sa sonde d’intubation est souvent stéréotypée et différente de la nôtre. Ces petites habitudes jouent-elles un rôle important ? Il suffit que pour une raison imprévue nous ne puissions pas les appliquer et nous pouvons alors ressentir un malaise. Avoir un rituel répétitif et immuable nous permet probablement de rendre notre pratique plus efficace. Beaucoup de sportifs ont ce type de manies, parfois étranges, qui les aident à se créer un environnement de concentration propice à la performance. Alors pourquoi nous n’en aurions pas besoin, nous aussi ? Ce sont nos doudous*.
Tout ne se résume donc pas dans notre pratique aux recommandations scientifiques et au rationnel. À côté des normes professionnelles que nous suivons, il existe aussi une place pour de petites habitudes personnelles, souvent irrationnelles, mais utiles pour nous rendre performants.
*Le doudou est un objet procurant un réconfort psychologique à un petit enfant (généralement une peluche ou un chiffon). Sa vie durant, le sujet utilisera des objets transitionnels. Mais ces objets vont évoluer.
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