La moitié au moins des 356 000 détenus de l'Union européenne sont d'anciens drogués et un grand nombre de personnes incarcérées ont de sérieux problèmes de toxicomanie.
« La prison ne met pas fin nécessairement à l'usage, pas plus qu'elle ne répond nécessairement aux besoins thérapeutiques des usagers », souligne l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), qui vient d'enquêter sur le sujet. Parallèlement, on relève, au sein de la population carcérale, des taux relativement élevés d'incidence du VIH, de l'hépatite, de la tuberculose et d'autres infections associées. « Pour bien des prisonniers, la libération se solde par un retour à l'usage et à de multiples actes de délinquance ». En effet, explique l'OEDT, nombre d'entre eux « sont mal préparés à leur libération et ne peuvent pas rester en relation avec les structures d'aide sociale et de lutte contre la toxicomanie. » L'Office fait plusieurs recommandations aux responsables politiques. En premier lieu, « il est indispensable d'investir dans les instruments de recherche et d'observation nécessaires à l'élaboration d'une politique éclairée, mais aussi de favoriser la mise en place, le choix des objectifs et l'évaluation des interventions ». Dans le même temps, « il y a un besoin urgent de mieux connaître les bonnes pratiques en la matière », et donc « d'élaborer des programmes pilotes ». L'Office insiste sur l'implication du personnel pénitentiaire, qui permettra d' « atteindre un équilibre entre contrôle et objectifs thérapeutiques, ainsi qu'une étroite coordination avec les structures sanitaires et d'aide sociale ». En ce qui concerne la réduction du risque de contamination par le VIH et d'autres maladies infectieuses transmissibles par voie intraveineuse, il faudra « apprendre à s'occuper des prisonniers infectés ». Enfin, il est primordial d' « assurer la continuité des soins après la libération des détenus ».
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