Germanwings : la justice allemande exonère les médecins de toute responsabilité

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Publié le 10/01/2017

La justice allemande a annoncé ce 9 janvier qu'elle classait sans poursuites son enquête sur le crash de l'avion de Germanwings dans les Alpes françaises, en mars 2015, intentionnellement provoqué par le copilote de 27 ans, Andreas Lubitz, qui souffrait de troubles dépressifs. 150 personnes avaient trouvé la mort.

« Les investigations n'ont pas apporté d'indices suffisants ni tangibles sur des responsabilités extérieures de personnes encore vivantes » dans l'entourage familial, médical et professionnel du pilote, a indiqué Christoph Kumpa, porte-parole du parquet de Düsseldorf (ouest), qui pilotait l'enquête en Allemagne.

Les enquêteurs allemands ont tenté de déterminer s'il y avait eu des négligences de la part des médecins qui ont examiné Lubitz et qui n'auraient pas fait part de ses troubles dépressifs à son employeur. S'ils ont montré que les médecins connaissaient l'état de souffrances psychiques de leur patient, ce dernier n'avait pas été diagnostiqué comme « cliniquement dépressif », a déclaré Christoph Kumpa.

En outre, le copilote n'avait pas évoqué ses pulsions suicidaires à ses médecins, ni à ses proches. Personne n'était donc au fait de son état réel et n'était capable d'alerter la filiale low cost de la Lufthansa, a ajouté le porte-parole.

Des enquêtes en cours en France et aux États-Unis

En France, une enquête pour homicides involontaires est toujours instruite à Marseille pour déterminer le niveau de connaissance de la compagnie concernant l'état mental du copilote, une procédure qui pourrait le cas échéant déboucher sur un procès.

Enfin, une procédure est aussi ouverte aux États-Unis. Déclenchée par les proches des victimes, elle cible l'école de pilotage qui a habilité Andreas Lubitz voler alors qu'il avait été examiné par de nombreux médecins les années avant la catastrophe (41 médecins sur cinq ans).

Le drame avait suscité des polémiques autour du secret médical (le bureau d'enquêtes et d'analyses – BEA — français ayant plaidé sa levée au grand dam des médecins) et du suivi de la santé des pilotes.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr