Hépatite B chronique : la lamivudine est disponible en pharmacies de ville

Publié le 03/01/2001
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L A lamivudine (Zeffix, du Laboratoire GlaxoWellcome) est indiqué chez les patients de plus de 16 ans pour le traitement de l'hépatite B chronique, avec mise en évidence d'une réplication virale, présence d'une inflammation hépatique active histologiquement documentée et/ou d'une fibrose ou d'une atteinte hépatique décompensée. Zeffix avait été mis à la disposition des prescripteurs en milieu spécialisé un an auparavant. Sa mise à disposition dans les officines de ville est soumise à une prescription initiale hospitalière, réservée aux spécialistes ou aux services spécialisés en gastro-entérologie, en hépatologie, en médecine interne et en infectiologie. Le renouvellement de la prescription est réservé à ces mêmes spécialistes à l'hôpital et en ville. Zeffix est présenté sous deux formes : comprimés pelliculés dosés à 100 mg et solution buvable. La posologie quotidienne est de un comprimé de 100 mg. On peut adapter le traitement chez l'insuffisant rénal à l'aide de la solution buvable. La lamivudine est un analogue nucléosidique actif contre le virus de l'hépatite B par inhibition de la transcriptase inverse et de l'ADN polymérase.

Les critères d'efficacité

L'objectif du traitement par la lamivudine est la suppression durable du virus, attestée par la disparition de l'ADN du VHB et la disparition de l'antigène Hbe avec apparition des anticorps anti-Hbe (séroconversion). Autres critères d'efficacité attendus du traitement : la normalisation des transaminases sériques ALAT (signant l'arrêt de la cytolyse hépatique) ; l'amélioration des signes d'activité histologique (activité nécrotico-inflammatoire et fibrose). Le suivi à quatre ans d'un groupe de 58 patients traités par Zeffix montre que le taux de patients présentant une séroconversion s'accroît en fonction de la durée du traitement : il est de 22 % à un an, de 29 % à deux ans, de 40 % à trois ans et de 47 % à quatre ans. Ce taux de séroconversion est plus élevé chez les patients ayant des transaminases élevées (deux fois supérieures à la normale), comparativement à ceux chez qui elles sont légèrement supérieures ou égales à la normale. Par ailleurs, un travail (publié cette année dans « Gastroenterology ») a été mené pour comparer des patients sous lamivudine à la dose de 100 mg/j pendant deux ans, avec des patients prenant le traitement pendant un an, puis un placebo pendant encore un an. Cet essai a montré une supériorité thérapeutique du traitement donné pendant deux ans, pour ce qui concerne la proportion de malades ayant une réplication virale, une normalisation des transaminases et une amélioration histologique.

Dr Béatrice VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828