Ils aiment Einstein et redoutent le clonage

Publié le 01/04/2003
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Vos malades ont lu

« Science & Vie Junior », avril
Ils ont entre 12 et 18 ans, ils sont sérieux, pragmatiques, généreux, bien dans leur tête et dans leur temps. L'enquête BVA réalisé pour « Science & Vie Junior » a permis de dresser le portrait robot de l'adolescent 2003. « Ceux qui avaient leur âge, il y a quelques dizaines d'années, ont des chances d'être un tantinet surpris en découvrant certaines réponses », prévient le magazine. Ils ne rêvent pas de révolution et se sentent bien dans leur époque. A la question « Si vous pouviez voyager dans le temps, à quelle époque choisiriez-vous de vivre ? », filles (50 %) et garçons (42 %) répondent en chœur « le présent ». Le futur n'arrive qu'en deuxième position chez les garçons (26 % aimeraient se retrouver en l'an 2030) et en troisième chez les filles (9 %). Il ne fait plus recette. Au contraire, il fait peur. Le clonage de l'être humain est, parmi les scénarios du futur, celui qui leur semble le plus probable (41 %) et c'est pour eux une source d'inquiétude (30 %). Mais ce qui semble les effrayer le plus est un monde où l'on vendrait ou achèterait de l'humain en entier ou en pièces détachées. Près d'un sondé sur deux le redoute, même si ce dernier scénario semble le plus improbable pour 63 % d'entre eux. Cependant, la science continue à avoir une bonne image. Le symbole de la réussite est, pour eux, d'être prix Nobel de science (45 %), loin devant une médaille d'or aux jeux Olympiques ou la possession d'une des 100 plus grandes fortunes du monde. Einstein vient en tête des personnalités que les garçons aimeraient interviewer, même s'il est en deuxième position chez les filles (18 %) qui lui préfèrent de très loin Cléopâtre (57 %). Autre surprise : ils sont prêts à assumer cet idéal de réussite. Car les valeurs qu'ils exaltent sont « travailler dur » et « être honnête » et leur vœu immédiat le plus cher est de décrocher leur bac avec mention.

Les médecins ont mal à l'hôpital

« L'Express », du 27 mars au 2 avril
Dans son courrier des lecteurs, « L'Express » donne la parole aux médecins. « Hôpital : vos mots sur ses maux » est une réponse au dossier « Il faut sauver l'hôpital » paru dans un précédent numéro.
« J'ai terminé mes études de médecine il y a vingt ans et l'hôpital allait déjà mal ! Il fonctionne toujours selon un modèle archaïque qui n'a jamais été réformé en profondeur », dit en manière de constat le Dr F. Hine, qui dénonce l'obsession économique à laquelle est venue s'ajouter une exigence de sécurité. « Quels jeunes seront motivés pour suivre douze ans d'études avec deux concours, une centaine d'examens, des stages hospitaliers stressants, pour aboutir à une activité professionnelle usante, mal payée, incompatible avec une vie de famille, décriée sans cesse par les gouvernements ? », clame-t-il dans sa lettre. Archaïque ! Le terme revient sous la plume du Dr P. Lemounaud : « J'ai trouvé aux Drs Kouchner et Mattei, nos deux successifs ministres, du courage, de l'honnêteté et de l'honneur en provoquant par ces accords la réorganisation forcée de notre système de soins, perclus d'archaïsmes catégoriels et pour une majorité pas seulement médicaux. » Il dénonce un manque de reconnaissance par les directeurs d'hôpital de ces « praticiens qui travaillent constamment au chevet des patients ». « Je ne les autorise pas à nous mépriser tous aussi ouvertement », assène-t-il. Un directeur d'hôpital, tenu à l'obligation de réserve, réagit pour sa part sur le numerus clausus. « Qui a eu intérêt à ce qu'on parvienne a une telle situation ? ». La baisse du numerus« a été largement souhaitée par l'assurance-maladie, voire certains responsables politiques, qui y voyaient une diminution du nombre de prescripteurs et donc des dépenses, mais également par certains syndicats ». Résultat aujourd'hui : appel massif de médecins étrangers, services fonctionnant en toute illégalité. Un ancien chef de service à la retraite, V. Césari, conclut : « Aujourd'hui, je suis très satisfait d'être à la retraite, car je n'ai plus à appliquer les directives irréalistes et irréalisables du ministère et je ne suis plus confronté à la constante hostilité de l'administration de l'hôpital. »

Des prothèses alimentées par l'électricité du corps

« Le Point », vendredi 28 mars
Le procédé est connu. Les mouvements du bras et du poignet produisent suffisamment d'énergie - quelques microwatts - pour remettre nos montres à l'heure, grâce à un système micromécanique à balancier. Un nouveau système, mis au point par des chercheurs français du Satie (ENS Cachan/CNRS) et du laboratoire de biomécanique et de physiologie de l'exercice musculaire, pourrait produire l'énergie nécessaire - plusieurs dizaines de milliwatts - pour couvrir cette fois l'intégralité des besoins électriques des équipements dits nomades : téléphone ou ordinateur portable, agenda électronique. En médecine, ses applications pourraient être multiples : dispositifs d'assistance respiratoire, prothèses cardiaques et auditives. Selon l'hebdomadaire « Le Point », le système sera disponible dans le commerce dans deux ans tout au plus. Ce générateur-accumulateur miniature repose sur le principe d'inertie. Fixé sur la hanche, une masselotte aimantée de 50 g se déplace, sous l'effet des mouvements du corps, entre deux ressorts le long d'un cylindre de 10 cm de long. La force électromotrice ainsi créée est récupérée et traitée à l'aide d'une électronique extrêmement miniaturisée. Cette pile humaine, parfaitement autonome, n'a pas à être changée. L'avantage pour les patients est indéniable.

De l'oseille contre la cécité crépusculaire

« Pour la science », avril 2003
Un des premiers signes de carence en vitamine A dans les pays en développement est la cécité crépusculaire. Les personnes carencées ont des difficultés à voir dès que la lumière faiblit. L'aggravation de la carence provoque des lésions oculaires souvent irréversibles. Des études récentes menées en Asie et en Afrique établissent que la mortalité liée à la rougeole, aux diarrhées et aux infections respiratoires diminue quand on supplémente en vitamine A. Philippe Chevalier (IRD, Montpellier) raconte dans « la Recherche » l'initiative originale qui a permis d'améliorer de façon durable l'apport en carotène (précurseur de la vitamine) dans un village burkinabé en se fondant sur les habitudes alimentaires de la population. On a amélioré la concentration en vitamine A de la sauce à base de gombo sec, très appréciée, en y ajoutant de l'huile de palme (riche en carotène), et on a augmenté la consommation de la sauce préparée avec des feuilles fraîches d'oseille de Guinée, moins utilisée, grâce à des mesures incitatives en direction des cultivateurs (les cultures d'oignons remplacées par de l'oseille). L'apport de carotène a augmenté de 50 % en moyenne.

Dr Lydia ARCHIMEDE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7307