PAR RAPPORT à d’autres spécialités, les urgences urologiques concernent des pathologies assez peu variées, et peuvent donc être prises en charge par tout urologue en dehors de celles liées au prélèvement de greffe/transplantation rénale, organisées dans des structures bien spécifiques liées à de grands centres essentiellement hospitalo-universitaires.
On distingue trois niveaux d’urgences, celles qui nécessitent un geste chirurgical dans les heures qui suivent afin de préserver le pronostic vital ou fonctionnel, celles qui requièrent une intervention du fait de la douleur mais où ni la vitalité de l’organe ni la vie du malade ne sont engagées, enfin celles qui devraient pouvoir être gérées à domicile avec une consultation urologique dans les jours qui suivent. Les deux premiers types d’urgence imposent généralement un plateau technique très spécifique avec du matériel et du personnel très spécialisé.
En raison du nécessaire repos de sécurité, si on veut assurer de façon satisfaisante une permanence des soins 24/24 heures en urologie, il est indispensable que les structures bénéficient d’au moins 5 urologiques seniors. Actuellement, la plupart des urgences urologiques pouvant être gérées dans les heures qui suivent, il s’agit plus souvent d’astreintes que de gardes sur place. Mais la volonté de réorganisation de la PDS par l’ARS pourrait à terme modifier cette organisation et certaines astreintes pourraient être transformées en garde dans les centres où le taux d’urgence augmente. Cependant si on se réfère à d’autres spécialités comme l’orthopédie ou la chirurgie digestive, ce réaménagement n’a pas entraîné de transformation.
Une hétérogénéité démographique.
Le nombre d’urologues a connu un fléchissement mais moins crucial que dans les autres spécialités. Globalement il reste stable même si certaines structures de petite taille moins attractives peuvent connaître ponctuellement des difficultés. Par contre il existe un réel problème de répartition géographique. Dans la grande périphérie parisienne ou certaines régions de province à faible densité de population, on perçoit un manque de structures disposant de plateaux techniques suffisants.
Il faut tout de même saluer les facultés d’adaptation de l’urologie au défi de la permanence des soins. Ainsi certains CHU hors IDF comme Toulouse ou Rennes par exemple, ont été amenés à s’organiser en réseau avec les structures proches situées dans des villes de taille moyenne. Cette organisation locale permet que les malades puissent selon les cas être traités sur place ou adressés dans les centres de référence. On assiste aussi au regroupement de plusieurs hôpitaux pour participer à la permanence des soins de nuit ou de jour comme le fait l’Assistance publique, ou à la collaboration entre public et privé pour une meilleure répartition dans la prise en charge des urgences. Enfin la mise en place d’un numéro unique, permettant à toute structure où tout médecin joindre un urologue senior permet soit d’aider à gérer l’urgence à domicile soit de l’orienter vers une structure adaptée.
D’après un entretien avec le Pr François Richard, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature