Industries de santé : les laboratoires saluent la reprise du dialogue avec l'État

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Publié le 12/04/2016
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gélules

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En préparation depuis le début de l'année, la réunion conclusive du 7e Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), qui s'est tenue ce lundi à Matignon en présence de Manuel Valls et Marisol Touraine, a été saluée par les industriels du secteur.

Quatre axes, comprenant 14 mesures, ont été définis. Le premier, « faciliter l’accès des patients aux innovations », propose notamment de prendre en compte l’impact sur l’organisation des soins et les bénéfices économiques attendus pour évaluer le prix des produits innovants. Il s'agit là d'une demande récurrente des industriels.

Deuxième axe : valoriser la production française dans la fixation des prix. Car si la fiscalité hexagonale est incitative sur les activités de recherche, elle n’encourage pas les investissements industriels. Le Comité économique des produits de santé (CEPS) sera désormais invité à tenir compte des investissements industriels réalisés, lors de la fixation ou de la révision des prix.

Les partenaires se sont également entendus pour développer la recherche clinique et ouvrir l’accès aux données de santé. Objectif : parvenir à un délai de 60 jours pour l'instruction des dossiers en matière d'essais cliniques. Ces délais sont souvent beaucoup plus longs aujourd'hui, et la France est à la traîne en la matière. Une interface entre les pouvoirs publics et les industriels sera mise en place pour définir les aspects pratiques et juridiques de l’accès aux bases de données.

Privilégier les solutions conventionnelles

Le dernier axe prévoit un renforcement du dialogue entre l'État et les industriels. Ces derniers ont obtenu qu'en matière de régulation économique, une solution conventionnelle soit prioritairement recherchée, plutôt qu'une mesure législative ou émanant de l'assurance-maladie.

Le LEEM a salué « l'engagement du Premier ministre dans le dialogue stratégique Etat-Industrie ». Patrick Errard, son président, espère que les axes ainsi définis aboutiront à des mesures concrètes. La proximité des échéances électorales le rend optimiste : « J'ai la faiblesse de penser que les oreilles (gouvernementales) seront plus attentives », indique-t-il. Le G5 Santé, qui réunit les dirigeants des principaux laboratoires français, se félicite « que le gouvernement ait pris en compte les enjeux industriels et d'emplois ».

Avec un chiffre d’affaires supérieur à 32 milliards d'euros, l'industrie française du médicament participe à concurrence de 7,7 milliards d'euros à la balance commerciale française. Elle emploie 99 000 personnes dans l'Hexagone.


Source : lequotidiendumedecin.fr