Santé publique

Insuffisance cardiaque, l'Assurance maladie lance une campagne de sensibilisation pour favoriser le diagnostic précoce

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Publié le 20/09/2022

Alors qu'environ 400 000 à 700 000 insuffisants cardiaques ne seraient pas identifiés, les symptômes qui doivent donner l'alerte restent mal connus.

Crédit photo : GARO/PHANIE

« Insuffisance cardiaque : et si votre cœur essayait de vous dire quelque chose ? ». À quelques jours de la Journée Mondiale du Cœur du 29 septembre, l’Assurance maladie vient de lancer une campagne de sensibilisation pour améliorer les connaissances de la population sur la maladie et ses signes d’alerte. Spots TV ou radio, posts sur les réseaux sociaux ou encore vidéos destinées aux salles d’attente des cabinets médicaux, l’accent sera mis sur les 4 symptômes – essoufflement, prise de poids, œdèmes des membres inférieurs et fatigue (ou EPOF) - qui doivent interpeller. L’objectif est de favoriser le repérage précoce de la maladie mais aussi de mieux anticiper les épisodes de décompensation.

Environ 200 000 hospitalisations par an

Non diagnostiquée ou non suivie, « l’insuffisance cardiaque entraîne un risque important d’hospitalisation (autour de 200 000 par an), et de mortalité (avec environ 70 000 décès annuels) », rappelle la Cnam. Première cause d’hospitalisation après 65 ans, elle « représente aussi à ce titre, un important fardeau économique à supporter par le système de santé ». Or en France, environ 400 000 à 700 000 insuffisants cardiaques ne seraient pas diagnostiqués.

En cause notamment, une méconnaissance des symptômes évocateurs, y compris chez les séniors pourtant particulièrement concernés. En témoigne une étude BVA/Cnam menée en juin 2022 sur près de 1 700 adultes de plus de 60 ans interrogés par internet et téléphone et 300 généralistes sondés en ligne. Selon ce travail, la grande majorité des séniors (90 %) ne citent pas spontanément l’insuffisance cardiaque quand il leur est demandé de lister les noms des pathologies cardiaques qu’ils connaissent, alors qu’ils sont près de la moitié (48 %) à évoquer l’infarctus du myocarde. Ils peinent également à identifier tous ses signes d’alerte.

En effet, si l’essoufflement et la fatigue sont bien identifiés comme tels par la majorité des sondés (respectivement 83 % et 82 % ), les œdèmes (62 % ) et la prise de poids rapide (26 %) le sont beaucoup moins. De plus, peu pensent à parler de ces symptômes avec leur médecin. En miroir, les médecins évoquent les signaux d’alerte de l’insuffisance cardiaque avec seulement un peu plus d’un tiers de leurs patients de plus de 60 ans.

Repérer les patients à risque

S’il n’est pas question de dépister tous azimuts, « l’enjeu en médecine générale est vraiment de pouvoir rechercher ces symptômes d’alerte chez les patients qu’on identifie comme à risque », estime le Dr Julie Chastang, généraliste à Champigny-sur-Marne et Secrétaire Générale adjointe du Collège de la médecine générale (CMG).

Au-delà de l’amélioration du diagnostic, « on doit aussi être beaucoup plus pro actifs sur l’optimisation du traitement de nos patients insuffisants cardiaques, réagir au moindre signe de décompensation, collaborer en permanence avec le cardiologue, etc. ». D’où « un enjeu majeur de coordination des soins ».

À ce titre, l’Assurance maladie travaille d'ailleurs à développer un parcours de soin « insuffisance cardiaque » afin d’optimiser la prise en charge des patients.


Source : lequotidiendumedecin.fr